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Saules : « Il faut sanctionner les plus responsables »

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Bernard Saules est le représentant des arbitres au Conseil Fédéral. Il revient sur le renvoi de cinq joueurs de l’équipe de France devant la commission de discipline de la FFF.

Bernard Saules, vous étiez au Conseil Fédéral ce vendredi. Comment s’est déroulée cette réunion ?
Nous avons écouté les trois rapporteurs de la commission d’information. Ils ont fait un travail remarquable. Leur conclusion n’a pas pu permettre de tout gratter et de tout déterminer. Elle préconisait une audition des 23 par la commission de discipline. On nous a reproché au Conseil fédéral d’être des bénis oui-oui. Tous les joueurs sont responsables mais certains plus que d’autres. Ca ne veut pas dire que les 18 qui ne vont pas devant la commission de discipline n’ont rien à se reprocher. Les 23 ont une part de responsabilité. Ils ont fait don d’eux-mêmes à la Fédération de leurs primes de sponsoring (5 millions d’euros). Laurent Blanc les a punis d’un match de non-sélection. Anelka sera convoqué pour ses propos, Evra parce qu’il était capitaine, Ribéry car il s’est présenté comme un capitaine-adjoint et il était là à l’audition d’Anelka, Toulalan dont l’agent a rédigé le communiqué, et Abidal qui refusé d’être auditionné. Mais il ne faut pas dire que les 18 sont dédouanés.

Que risquent les cinq joueurs ?
La commission peut préconiser de ne pas sélectionneur tel ou tel joueur mais elle ne peut pas suspendre un joueur. Patrice Evra, par exemple, ne peut pas être suspendu avec son club. Peut- être que la commission de discipline voudra aussi écouter les 18 autres joueurs. On ne sait pas ce qui va se passer.

« Le cas Domenech n’a pas été évoqué »

Est-ce que la commission d’information est arrivée avec l’idée d’une responsabilité collective ? Les débats ont-ils été animés ?
Ceux qu’on renvoie devant la commission de discipline sont ceux qu’on a appelés leaders. La commission d’information n’avait pas pour but de donner des noms mais de faire un rapport. La ligne de défense des 23 était homogène. Ils ont parlé d’un collectif. On était dans le kolkhoze des joueurs de l’équipe de France en Afrique du Sud. Avec un tel collectif sur le terrain, nous aurions été champions du monde.

Gallas n’apparaît pas comme un leader ?
Son nom a été évoqué en tant qu’ancien capitaine. On aurait pu penser qu’il allait ramener les brebis égarées dans le droit chemin. On a considéré son comportement comme passif, comme pour Thierry Henry.

Qu’en est-il du cas Domenech ?
Son nom et son cas n’ont pas été évoqués au Conseil fédéral. Il a peut-être fait des fautes mais il n’est plus sélectionneur. Son cas appartient au président de la Fédération car Domenech est un cadre.

Que se passe-t-il si la commission de discipline suspend des joueurs ? Y a-t-il un conflit entre cette sanction et la mission de Laurent Blanc de qualifier l’équipe de France ?
Il faut punir de la manière la plus forte qui soit ceux qui sont plus responsables que les autres mais sans mettre Laurent Blanc dans l’embarras. Il y a cinq joueurs, pas vingt-trois. Laurent Blanc, qui est légaliste, appliquera la décision. Ce n’est pas parce qu’il manquerait deux joueurs que nous ne pourrions pas battre le Luxembourg.