Sifflés, les Bleus n’ont pas plu…

Didier Deschamps et Guy Stéphan - -
C’est à une ambiance plutôt froide que les joueurs de l’équipe de France ont eu droit durant la rencontre amicale contre l’Uruguay (0-0), mercredi soir au Havre. Mais plus que le calme relatif du stade Océane, ce sont surtout les sifflets qui ont accompagné la fin de chaque mi-temps qui ont retenu l’attention dans une partie, il est vrai, peu spectaculaire. Si Didier Deschamps, qui vivait là son premier match en tant que sélectionneur des Bleus, a préféré « ne pas revenir là-dessus », le malaise était bien présent, alors que la France jouait tout de même face à la quatrième nation mondiale au classement FIFA. Pour Jean Pierre Louvel, président du HAC, le public havrais s’est montré très dur.
« C’est vrai que le stade n’a pas porté l’équipe comme il aurait dû le faire, a-t-il reconnu ce jeudi sur RMC. Je crois que le public havrais est très dur. Il n’accepte plus la défaite, ni le fait qu’il n’y ait pas de but. Il y a certainement aussi une réminiscence de ce qui s’est passé en 2010 et à l’Euro. J’en suis désolé car j’aurais aimé que la fête soit totale. » L’ambiance au stade Océane tranchait avec l’accueil plutôt chaleureux qu’avait réservé la cité normande aux Bleus à leur arrivée. C’est donc bien que le spectacle n’a pas été au goût du public, mais pas seulement à en croire le sociologue Patrick Mignon. Invité sur RMC ce jeudi, ce spécialiste du sport estime que les raisons du malaise sont plus profondes.
Des vieux démons toujours présents
« Nous sommes dans un pays qui n’a jamais été très passionné par l’équipe de France, explique-t-il. On a un rapport du public à l’équipe de France qui n’est pas du tout le même que celui qu’on voit en Angleterre ou en Allemagne par exemple. Ce n’est pas un soutien immédiat, il est conditionné aux résultats, à la façon de jouer et au contexte. Dès qu’il y a un résultat négatif, on en revient aux déconvenues passées et donc à Knysna. C’est ce qu’il s’est passé à l’Euro après le match contre la Suède. » L’histoire d’amour entre les Bleus et le public ne pourrait donc être belle qu’avec des résultats positifs, comme en 1998 ou en 2000 ? Les 25 000 spectateurs du stade Océane du Havre, qui n’avaient pas vu l’équipe de France depuis 1924, ont en tout cas donné leur réponse.