Une défense qui boite

Montrée du doigt depuis plusieurs matchs, la défense française peine à se faire respecter. Si les erreurs individuelles n’ont pas eu de conséquences lors des matchs amicaux, il n’en sera pas de même lors de l’Euro.

C’est finalement Laurent Blanc qui en parle le mieux. Visiblement irrité en conférence de presse quelques minutes après la victoire contre l’Estonie (4-0), le sélectionneur ne se force même pas pour dévoiler le fond de sa pensée. A la question, « qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? », l’ancien défenseur des Bleus balance : « Dans le domaine défensif. Ça va être très clair. Je ne vais pas utiliser de la langue de bois, ce que je fais parfois. Paradoxalement, c’était un match facile à jouer, très facile à jouer. Je l’ai dit aux défenseurs à la mi-temps : ‘‘C’est un match très, très, très facile à jouer. Ce n’est pas un match pour vous’’. » Le ton est donné. Dans le viseur du sélectionneur, la charnière Mexès-Rami, mais pas seulement. « Vous avez bien vu le match ? Je pense que le domaine défensif, on peut le cibler sur les quatre défenseurs » dit-il. Evra et Debuchy apprécieront.

Ancien défenseur, Laurent Blanc sait trop bien l’importance d’une charnière. D’où la volonté d’installer Mexès (30 ans, 26 sélections) et Rami dès son arrivée (27 ans, 20 sélections). Les deux hommes ont formé le socle de son arrière garde à 12 reprises. C’est même en Norvège, pour la prise de fonction de Blanc, qu’ils ont débuté pour la première fois ensemble. Et pourtant, ça coince. En cause, la forme physique de Mexès et l’inconstance de Rami. Les deux hommes réfutent. « Je me sens très bien physiquement. Il n’y a pas d’ambiguïté, explique le défenseur de l’AC Milan, longtemps blessé cette année. Ma saison se résume à une blessure à une reprise au mois de janvier. Je n’arrive certes pas à 100%, mais je fais tout pour être au top pour cet Euro. » Quant à Rami, il ajoute : « Je lis une presse qui dit que je suis fatigué et inquiétant. Mais ce n’est pas le cas ».

M.Trésor : « Mexès a certainement des kilos en trop »

Blanc n’est pas un adepte de la révolution à l’arrière. Il n’a d’ailleurs pas touché à sa défense au cours de ses trois matchs de préparation. Pas de raison donc qu’il change de politique. D’autant que les observateurs veulent croire en cette association. « A priori, Adil Rami et Philippe Mexès sont complémentaires, explique Maxime Bossis (76 sélections). Pour l’instant, c’est limite. Tout est une question d’équilibre. Il faudra quand l’un monte, que l’autre redescende. Notamment sur les côtés. » Marius Trésor (65 sélections) est un peu plus sévère : « La défense est très solide mais elle manque de rapidité. A partir de là, elle ne peut pas être aussi mobile que l’on aimerait. Mexès a certainement quelques kilos en trop. Et dans ce cas-là, il faut jouer plus simple et un peu plus avec sa tête. »

Laurent Blanc sait également qu’il peut compter sur la bonne entente entre les deux hommes. Mexès et Rami sont toujours ensemble lors des promenades. Ils échangent beaucoup lors des entraînements, mettent l’ambiance dans le groupe. Le Milanais est même le vice-capitaine de cette équipe. Quant aux critiques, Maxime Bossis pense détenir un élément d’explication : « Ce sont des postes exposés, avec beaucoup de pression. Les joueurs qui ont la trentaine vont peut-être moins vite mais ils peuvent aborder le match avec tous leurs moyens parce qu’ils ont l’habitude de ce genre de compétitions. » Le match contre l’Angleterre, lundi, nous le dira.

Le titre de l'encadré ici

Retrouvez toute l'actu de l'Euro grâce à RMC Sport sur Facebook et Twitter!|||

@RMCsport sur Twitter

RMC Sport sur Facebook

Rolland Courbis sur Facebook

Rolland Courbis sur Twitter (@CoachCourbisRMC)

Luis Fernandez sur Facebook

Luis Fernandez sur Twitter (@Luis_RMC)

Jean-Michel Larqué sur Facebook

Jean-Michel Larqué sur Twitter (@LarqueFoot)

@AfterRMC sur Twitter

L'After sur Facebook