RMC Sport

Valbuena : « On a frôlé la catastrophe »

Mathieu Valbuena

Mathieu Valbuena - -

Jusqu’au début du Mondial, RMC Sport braque chaque jour ses projecteurs sur un Bleu. Aujourd’hui, gros plan sur Mathieu Valbuena qui disputera au Brésil sa seconde Coupe du monde. Comme les autres Français, le Marseillais revient de loin.

Mathieu, le coup d'envoi de la Coupe du monde approche, avez-vous déjà la boule au ventre ?

Le monde du football attend cela avec impatience. Nous, les joueurs, compris. Il y a un peu d’excitation.

Sur le tirage, vous faites partie de ceux qui martèlent que ce groupe (Equateur, Suisse, Honduras) n'est pas si facile que cela...

De toute façon, aujourd'hui, toutes les équipes qualifiées pour le Mondial ne vont pas être évidentes à battre. La Suisse est souvent présente dans ces rendez-vous. Ils ont battu l'Espagne à la Coupe du monde 2010. L'Equateur a de très bons joueurs. La nation qui est plus méconnue, c'est peut-être le Honduras. Mais si on joue à notre vrai niveau, on est capables d'accrocher cette première place. En tout cas, c'est vrai que c'est un tirage favorable pour nous. 

« Modestie » et « prudence », ce sont les maitres-mots des Bleus 2014 ?

On n’a pas le choix. L’équipe de France a eu des hauts et des bas, et j‘espère que cette double confrontation contre l’Ukraine nous aura servi de leçon. Parce qu’on a frôlé la catastrophe…

L'épisode de Knysna, vous l"avez vécu de l'intérieur. Quel souvenir vous hante encore ?

La tristesse de tout un peuple, des gens qui nous soutiennent. Nous sommes les idoles de pas mal de jeunes et forcément, quand on fait des choses comme ça c’est dur de garder une image positive. C’est vrai que ce qu’il s’est passé là-bas (la fameuse grève des joueurs, ndlr) a été difficile à comprendre pour les gens. Il fallait du temps. Même aujourd’hui, ça nous arrive d’en reparler entre joueurs. Avec le recul, on ne referait pas ces choses-là mais chaque expérience, bonne ou mauvaise, sert. 

Franck Ribéry dit de vous : « C'est un bon petit. Il a besoin d'être libre sur un terrain, il est plus fort ainsi. Sa force, c'est qu'il ne se pose pas de question ». Que sous-entend-il ?

Je n’ai jamais rien obtenu dans la facilité. J’ai eu aussi des moments très difficiles, ce qui m’a permis de pouvoir m’endurcir. Quand il dit « c’est un bon petit », c’est parce qu’il a toujours eu cette formule-là. Il la garde toujours. Comme je lui dis en taquinant : « j’ai quand même 29 ans ! » Je pense que c’est plutôt une marque d’affection. 

Vous avez été formé aux Girondins de Bordeaux, aviez-vous déjà de hautes ambitions à cette époque ?

Pour être honnête, non. Je ne pensais pas en avoir les capacités, mon rêve était tout simplement d’être professionnel, ça s’arrêtait là. Mais je n’imaginais jamais de pouvoir jouer à l’OM, et encore moins d’être appelé en équipe de France. 

Qu'est-ce que ça vous fait de vous dire que vous allez fouler bientôt la pelouse mythique du stade Maracana de Rio ?

Je pense que chaque joueur rêverait de jouer au stade Maracana. C'est un stade qui contenait 250 000 places avant sa rénovation, mais ça reste un stade mythique. On joue notre troisième match là-bas (contre l’Equateur, ndlr). Rater le Brésil après ce qu'il s'est passé en Afrique du Sud, ça aurait été très difficile. Aujourd'hui, on y est et on a la capacité de faire un très bon Mondial mais il faudra garder cette dynamique. 

Les Brésiliens pensent que l'équipe de France devrait « bouger un peu plus, se lâcher davantage »

On n'a peut-être pas le même style de jeu que les Brésiliens mais on a des joueurs très talentueux comme Karim (Benzema), comme Franck (Ribéry) ou d'autres joueurs. On sait que l'on peut rivaliser avec eux. Maintenant, c'est vrai que techniquement, ils sont très habiles. 

A lire aussi :

>> Mondial : les primes qui attendent les Bleus

>> Un programme à la carte pour les Bleus

>> La face cachée du staff de Deschamps

Propos recueillis par François-Xavier Ménage