Euro 2016 : pourquoi Payet n’avait pas (vraiment) explosé à Lille ?

Ce samedi, les supporters lillois vont peut-être se pincer pour y croire. Car si le visage n’a pas beaucoup changé, le niveau de Dimitri Payet, en revanche, n’est plus le même. Trois ans après son départ du LOSC, le milieu offensif réunionnais revient au stade Pierre-Mauroy avec le maillot bleu sur les épaules. Et un statut qui est tout autre. Sauveur des Tricolores face à la Roumanie (2-1), l’ancien Lillois, qui a encore marqué lors du dernier match face à l’Albanie (2-0), n’avait pas montré toute l’étendue de son talent dans le Nord de la France. Ou seulement par intermittence.
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Arrivé en 2011 en provenance de Saint-Etienne contre environ dix millions d’euros, Payet avait connu des débuts délicats à Lille, alors champion de France en titre. Blessé à un genou, il avait d’abord été écarté des terrains, avant de subir la concurrence de Joe Cole. Sa première saison lilloise se terminera sur des stats moyennes (six buts et six passes décisives en L1).
12 buts en L1 en 2012-2013
« Vu le talent qu’il a, on en attend plus, expliquait Rudi Garcia en janvier 2012. Mais ce n'est pas la peine de mettre une grosse pression. Le maître mot doit rester le plaisir pris sur le terrain. S’il en prend, il laissera parler son talent. Il faut souvent un temps d’adaptation aux nouveaux, dans tous les clubs. Dimitri jouait un autre jeu à Saint-Etienne. Ici je lui demande des choses différentes mais il a les qualités pour le faire. »
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Payet (29 ans) rendra finalement la confiance que son coach lui a accordée lors de sa seconde saison lilloise, faite de hauts et de bas mais conclue avec 12 buts en L1, soit le deuxième meilleur total de sa carrière (après ses 13 buts avec Saint-Etienne en 2010-2011). Un exercice qui lui vaudra, déjà, d’être appelé par Didier Deschamps en équipe de France. Pour ses anciens coéquipiers, voir Payet atteindre le très haut niveau n’est donc pas si surprenant.
Obraniak : « Le passage avec Bielsa lui a fait énormément de bien »
« Ça ne me surprend pas du tout, lâche Marvin Martin. Il a vraiment atteint un très haut niveau cette saison avec son club. Déjà à Marseille, il avait fait une très grosse saison avec des stats énormes. Ça lui a fait du bien d’être avec un coach comme Bielsa. Ça lui a beaucoup apporté. Je ne connais pas particulièrement Bielsa mais c’est un coach qui a la grinta et ses joueurs doivent l’avoir. Il l’a fait progresser là-dessus. C’est pour ça qu’aujourd’hui, il est à ce niveau-là. »
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Pour Ludovic Obraniak, qui savait que Payet « pouvait éclater à ce niveau », il s’agit aussi de la rencontre avec Marcelo Bielsa qui a fait changer de dimension son ex-coéquipier : « Il a gagné en régularité. Le passage avec Bielsa lui a fait énormément de bien sur la culture du travail au quotidien. Quand on a des qualités et un talent comme le sien, on a tendance parfois à s’endormir. Bielsa était derrière lui quotidiennement pour le pousser à élever son niveau de jeu. Bilic a pris le relais, ça en fait le joueur qu’il est aujourd’hui sur l’importance et l’influence qu’il a au sein de cette équipe de France. » Les Lillois vont pouvoir le constater de leurs propres yeux ce dimanche.