RMC Sport

Vous n’y connaissez rien au foot ? On vous explique l’Euro 2016

Antoine Griezmann et Blaise Matuidi

Antoine Griezmann et Blaise Matuidi - AFP

L’Euro s’apprête à enflammer la France durant un mois à partir de vendredi. Vous aussi vous avez envie de vibrer, mais vous n’y connaissez rien au foot. Pas de panique, voilà de quoi comprendre l’essentiel pour ne pas être largué...

Pour vous pondre un petit guide pratique sur mesure, on est allé voir nos voisins de bfmtv.com. On a réuni quelques journalistes, hommes et femmes, qui ne s’intéressent pas au football mais qui comptent suivre un peu cet Euro. Et on en a sorti une petite discussion pédagogique. Simple et efficace. Pour avoir les bonnes bases avant de chausser vos premiers crampons.

On est d’accord, tous les matchs de l’Euro se jouent à Paris ?

Et bien non. A l’inverse des Jeux olympiques, qui se déroulent dans une seule ville (Rio cet été), l’Euro est une compétition organisée par tout un pays. Les matchs vont donc se jouer aux quatre coins de l’Hexagone. Dans dix villes précisément : Paris, Marseille, Lyon, Lens, Lille, Saint-Etienne, Lyon, Nice, Bordeaux et Toulouse. Mais le match d’ouverture (France-Roumanie le 10 juin) et la finale (le 10 juillet) auront bien lieu au Stade de France. A Saint-Denis donc. Ça va, c’est presque Paris…

Pourquoi le Brésil n’est pas à l’Euro ?

Tout simplement parce que l’Euro (comme son nom l’indique un peu) est la compétition des nations européennes. Le Brésil, l’Argentine (Amérique du Sud), la Côte d’Ivoire (Afrique) ou le Japon (Asie) ne peuvent donc pas y participer. Le Nicaragua et le Kirghizistan non plus.

Mais alors pourquoi la Turquie est qualifiée alors qu’elle ne fait pas partie de l’Union européenne ?

Parce que le football a son propre découpage géographique. Comme le sport en général. Et la Turquie, dont une petite partie fait tout de même partie de l’Europe (et oui, il fallait suivre au collège), dispute les compétitions du Vieux Continent. Pareil pour ses clubs. Pour des raisons politiques, Israël est dans le même cas. Mais son équipe ne s’est pas qualifiée pour cette fois.

Vidéo : l'hymne de l'Euro qui va vous rester dans la tête

Du coup, l’Euro, c’est une coupe ou un championnat ?

Oula, vous cherchez les problèmes ! Bon, on va dire que c’est d’abord un championnat qui se transforme ensuite en coupe... Ne me regardez pas comme ça, j’essaie de vous aider. Ok, alors on va être plus clair. Au début de l’Euro, il y a six groupes de quatre équipes (ça fait vingt-quatre équipes en lice, épargnez vos calculettes). Les deux meilleures équipes de chaque groupe se qualifient pour les 8es de finale, tout comme les quatre meilleurs 3es (bah oui, il faut 16 qualifiés). Ensuite il y a les quarts, les demies et la finale. C’est simple franchement !

Qui va gagner cette année ?

C’est tout l’intérêt… on ne sait pas ! Bon, on a quand même quelques idées. Si vous comptez hypothéquer votre appart pour parier sur le site de PMU, ne jouez pas l’Irlande du Nord. Par contre, une petite pièce sur l’Allemagne, l’Espagne ou l’Angleterre, peut peut-être arrondir votre paye de juillet. Sans oublier nos Bleus bien sûr. Et si vous voulez vraiment vous la raconter, pariez sur la Belgique. En plus des frites et des moules, ils savent aussi jouer au foot depuis peu.

J’ai lu que la France était favorite, c’est vrai ?

Euh… pas exactement… En tant que pays organisateur, la France fait partie des favoris de cet Euro 2016, c’est vrai. Mais sur le papier, on n’a pas la meilleure équipe, alors ne vous emballez pas. L’Allemagne est championne du monde en titre. C’est elle que tous les experts voient triompher. Pour les autres prétendants, je vous renvoie au paragraphe précédent.

A lire aussi - Euro 2016 : pas de ramadan pour les Bleus

Sinon, on a déjà gagné l’Euro ?

Bien sûr. Deux fois même. La première, c’était en 1984 et c’était déjà en France. On parle de la génération Michel Platini, cheveux bouclés et mini-shorts. La deuxième, c’était en 2000. Epoque Zizou, dans la foulée de la Coupe du monde 1998. On avait tapé les Italiens en finale après un match de fou et une reprise magique de David Trezeguet. J’en ai encore des frissons…

Les joueurs de l’équipe de France jouent tous en France ?

Hé non ! Pas besoin d’évoluer dans un club français pour être appelé en équipe de France. On peut jouer à l’étranger, dans n’importe quel pays du monde. Onze de nos Bleus (ils sont 23 en tout) jouent par exemple en Angleterre. Certains sont en Allemagne, en Espagne, en Italie et il y en a même un qui est au Mexique ! (c’est André-Pierre Gignac, si vous voulez flamber). Au final, ils ne sont que cinq à porter le maillot d’un club de Ligue 1. On appelle ça « la fuite des crampons » (non je rigole, je viens de l’inventer).

Vu que Karim Benzema n’est pas là, qui sont les stars des Bleus ?

Il y en a deux qui se dégagent : Paul Pogba et Antoine Griezmann. Pogba, c’est le talent pur. Depuis qu’il a débuté, on sait qu’il va devenir trop fort. Il a 23 ans et joue milieu de terrain à la Juventus Turin, le meilleur club d’Italie. Il est technique et puissant. Tous les grands clubs lui font les yeux doux. Griezmann, lui, c’est la nouvelle star. Il a 25 ans et il a vraiment explosé cette saison à l’Atlético de Madrid. C’est un attaquant rapide et efficace. Il peut nous faire gagner.

A lire aussi - Le Graët : "Benzema ? Tuer deux fois, ça ne sert à rien"

Qui sont les remplaçants à surveiller ?

Si on galère en cours de match, il faut que vous cherchiez sur le banc Kingsley Coman et Anthony Martial. Ce sont nos deux jokers offensifs. Coman a bientôt 20 ans (et un bac S), il joue au Bayern Munich avec Franck Ribéry et il met le feu quand il entre sur le terrain. Martial a six mois de plus, il a quitté Monaco pour percer en Angleterre, à Manchester United. Et il s’est vite fait un nom. Il peut débloquer un match à tout moment grâce à son sens du but.

Au fait, qui est le capitaine des Bleus ?

Ce n’est pas le plus charismatique de la bande. Il s’appelle Hugo Lloris (on prononce « Lorisse » pas « Liorisse »). C’est le gardien de Tottenham, à Londres. En interview, il n’est jamais très fun. Par contre, dans les cages, c’est une valeur sûre. Et c’est déjà pas mal.

Les Suédois ont Zlatan Ibrahimovic donc pourquoi ils ne vont pas gagner ?

Parce que le football se joue à onze. Et même si Zlatan est très bon, ses compatriotes n’ont pas le même niveau que lui. En plus, la Suède est dans le groupe le plus relevé de la compétition avec la Belgique, l’Italie et l’Irlande. Donc Ibra peut surtout commencer à anticiper ses vacances…

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport