OM-Feyenoord: pourquoi le club néerlandais inquiète avec ses hooligans

La rencontre a été classée "niveau 5" en matière de risque sécuritaire par les autorités. C'est l'échelon maximum. La demi-finale retour de Ligue Europa Conférence entre l'Olympique de Marseille et le Feyenoord Rotterdam ce jeudi soir au Vélodrome est un casse-tête pour les pouvoirs publics. Déjà vingt interpellations ont été menées à la veille de la rencontre, à la suite d'incidents sur des terrasses près du Vieux-Port. Les craintes étaient légitimes, d'autant que le club néerlandais est tristement réputé pour ses hooligans, alors que 3.200 supporters hollandais sont attendus au Vélodrome.
Aux origines, un contentieux avec Tottenham
En novembre 2006 déjà, la venue du Feyenoord à Nancy, pour la Coupe UEFA, avait fait dire au président lorrain Jacques Rousselot que "l'irréparable était aux portes du stade". Environ 500 supporters déchaînés avaient semé la pagaille à Marcel-Picot. Le déchaînement de violence était tel que le match avait été interrompu et que les tribunes nancéiennes avaient été vidées. L'UEFA avait finalement prononcé une décision aussi rare qu'exemplaire: l'exclusion du club néerlandais.
Administrateur du compte @FeyenoordFrance sur Twitter, Erwan explique les origines de ce hooliganisme dans le podcast After Galaxy de RMC: "Cela date des années 80, aux Pays-Bas. Le plus grand fait de hooliganisme aux Pays-Bas, c'était en 1974 pour la finale retour de la Coupe UEFA. Contre Tottenham, les supporters avaient retourné le centre de Rotterdam. C'était jusque-là un pays très tranquille. Ça a infusé et Rotterdam est devenu l'épicentre. Dans les années 1980, Tottenham est revenu, et les mecs se sont vengés. Depuis, c'est vrai qu'il y a souvent des problèmes lorsque Feyenoord se déplace".
Des déplacements chaotiques
Les membres du SCF (Sport Club Feyenoord) sont sans doute les plus redoutés. Un ultra de l'Ajax a perdu la vie en 1997 après un violent affrontement au bord d'une autoroute à quelques encablures d'Amsterdam. Le triste événément a été baptisé "bataille de Beverwijk". Des vidéos émaillent le web et témoignent de la violence de la rixe géante.
Bien que des interdictions de stade soient prononcées contre les hooligans, qui usent parfois d'armes blanches, ils se défoulent aussi à l'étranger, comme à Rome en 2015, ou à Bâle en 2019. Dans la ville italienne, la fontaine Barcaccia, du XVIIe siècle, avait été sérieusement endommagée.
Mais les incidents surviennent aussi à domicile, au stade De Kuip. Avant le match aller contre l'OM, les dirigeants néerlandais avaient lancé un appel au calme à leurs sulfureux supporters. Depuis le début de la saison, le club a écopé de dix amendes de l'UEFA pour un montant total avoisinant les 500.000 euros. En raison notamment de fumigènes et de jets de projectiles lors de la réception du Slavia Prague en avril, une sanction de 70.125 euros avait été prononcée. Avant cela, à l'automne dernier, une délégation de l'Union Berlin a été agressée dans un restaurant du centre de Rotterdam. Ce qui faisait dire au directeur général du club néerlandais Dennis te Kloese: "Nous sommes démunis par rapport à ces comportements".