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Bordeaux-Benfica : bien trop tendres

Diabaté a inscrit son 4e but en 7 matches de Ligue Europa

Diabaté a inscrit son 4e but en 7 matches de Ligue Europa - -

Cueillis par un but précoce, les Bordelais étaient contraints à l’exploit face au Benfica pour espérer rallier les quarts de finale de Ligue Europa (2-3). Manquant cruellement de réalisme, ils ont fini par s’incliner malgré deux égalisations, et disent adieu à l’Europe.

Invaincu à domicile en Coupe d’Europe depuis la saison 2008-2009 (11 victoires, 2 nuls), Bordeaux a vu sa statistique démolie, en même temps que ses espoirs de quarts de finale de Ligue Europa, ce jeudi face au Benfica (2-3). Vu les intentions des Girondins en début de rencontre, le petit but de retard qu’ils accusaient au coup d’envoi semblait pourtant surmontable. Mais l’ouverture du score de Jardel, sur corner (29e), les condamnait à faire trembler les filets à trois reprises. Insurmontable malgré la meilleure volonté du monde de cette équipe aussi pétrie de bonne volonté que limitée offensivement.

Le faute de main de Carrasso, coupable d’une sortie douteuse sur la montée gagnante de Jardel, s’est donc chargée de transformer les occasions initiales des locaux, à l’origine synonymes d’espoir, en éternels regrets. Diabaté d’une bonne tête (5e), Saivet, sur un centre de Trémoulinas (9e), ou encore Maurice-Belay croisant trop sa frappe (13e) auront ainsi l’occasion de remettre les compteurs à zéro. En vain. Face à des Lisboètes surfant notamment sur leur invincibilité en championnat, tant d’approximations ne pardonnent pas.

Deux minutes d’espoir

Les hommes de Francis Gillot auront au moins le mérite de ne jamais lâcher, se projetant inlassablement vers l’avant pour combler leur lourd handicap. Au retour des vestiaires, leur mainmise sur la rencontre devient totale. Seulement, les centres ne trouvent pas preneur, les frappes n’accrochent pas le cadre et les tergiversations excessives dans la surface au moment de conclure ne leur permettent pas de trouver la faille. « On dirait un boxeur sans poing ». A la métaphore, Roland Courbis décrit bien le sentiment d’impuissance qui se dégage de cette équipe incapable de porter ses coups, alors qu’elle mérite sans doute bien mieux.

Cheickh Diabaté finira bien par trouver la faille, en force, profitant d’une remise de… Jardel (74e), mais l’infime espoir sera de courte durée. Dès l’action suivante, Cardozo, sur son premier ballon, sonne le glas. D’un crochet, il met Henrique et Carrasso au sol et porte l’estocade, d’un pied gauche assuré (76e). Bordeaux croira bien sauver l’honneur en égalisant via Jardel, contre son camp (91e), mais Cardozo n’était pas d’humeur magnanime. Un crochet et un doublé plus tard, il pliait l’affaire une deuxième fois, étalant toute sa classe (92e). Clap de fin pour les Girondins, donc, qui auraient pu connaître un dénouement plus heureux, vu les occasions obtenues à l’aller comme au retour. Ils n’ont guère plus qu’à reporter leurs efforts en championnat et en Coupe de France pour espérer s’offrir une nouvelle aventure continentale l’année prochaine.

Alexis Toledano