La polémique enfle en Angleterre après l'interdiction de déplacement de supporters israëliens à Aston Villa

Des supporters du Maccabi Tel Aviv lors de leur déplacement à Amsterdam, le 7 novembre 2024. - Icon Sport
L'affaire prend une ampleur nationale en Angleterre. Les supporters du Maccabi Tel Aviv ont été interdits de déplacement à Aston Villa, à l'occasion de la quatrième journée de Ligue Europa, le 6 novembre prochain.
Sur conseil de la police des West Midlands, le Safety Advisory Group (groupe consultatif de sécurité) de la ville de Birmingham a préféré opter pour cette interdiction, estimant que les conditions de sécurité n’étaient pas réunies. Une décision fortement critiquée et condamnée par la classe politique anglaise, qui réclame un retour en arrière immédiat, alors qu’Israël et le Hamas sont parvenus à un accord de cessez-le-feu à Gaza, le 9 octobre.
Un match classé à haut risque
Parmi les opposants à la décision, le Premier ministre Keir Starmer est l’un des plus virulents: "C’est une mauvaise décision", a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. "Nous ne tolérerons pas l’antisémitisme dans nos rues. Le rôle de la police est de garantir que tous les supporters de football puissent profiter du jeu, sans crainte de violence ou d’intimidation."
De son côté, Aston Villa a annoncé, dans un communiqué publié jeudi soir, suivre l’avis du Safety Advisory Group, chargé de gérer la sécurité des rencontres au Villa Park.
La police locale a justifié sa décision polémique en classant le match "à haut risque" à la suite d’une "évaluation approfondie". Son porte-parole a déclaré que "cette décision est basée sur les renseignements actuels et sur des incidents antérieurs, notamment des affrontements violents survenus lors du match de Ligue Europa 2024 entre l’Ajax et le Maccabi Tel Aviv à Amsterdam."
À l'époque, des supporters du Maccabi avaient été agressés dans les rues de la capitale des Pays Bas. Des violences faisant suite à deux jours d'échauffourées au cours desquelles des supporters du club israëlien avaient scandé des chants anti-arabes, vandalisé un taxi et brûlé un drapeau palestinien.
"Sommes-nous vraiment en train de dire que, dans la Grande-Bretagne moderne, nous ne pouvons pas garantir la sécurité des Juifs dans nos rues et sur nos terrains de sport?" a fustigé Nigel Huddleston, co-président du Parti conservateur et opposant politique de Keir Starmer.
La ministre de la Culture et des Sports, Lisa Nandy, doit tenir ce vendredi une réunion au ministère de l’Intérieur pour tenter de trouver une solution et faire approuver la venue des supporters. L’UEFA souhaite qu’ils puissent effectuer le voyage dans un "environnement sûr, sécurisé et accueillant".