Luis Fernandez comme à la maison

Luis Fernandez - -
Juin 1998. De l’autre côté des Pyrénées, Luis Fernandez est une idole. Une star qui fait découvrir la Ligue des champions aux fans de l’Athletic Bilbao, qu’il a dirigé de 1996 à 2000. « C’était fou… Avec des joueurs basques, je devais faire avec une culture et une philosophie particulières. Mais, il n’y a que des bons souvenirs ». Plus que des souvenirs, le consultant de RMC Sport reste marqué à vie par l’ambiance de San Mamés : « Quand l’équipe rentre dans ce stade, elle ne peut pas tricher. Elle donne tout ce qu’elle a. Puis, San Mamés ressemble à un stade anglais avec un public très proche. Ça hurle, mais ça reste correct. C’est vraiment exceptionnel à vivre ».
Mais au-delà de l’enceinte surnommée la Cathédrale, l’ancien milieu de terrain de l’AS Cannes n’a surtout pas oublié les fidèles socios : « Chaque jour à l’entraînement, tu as 400 personnes. Donc en tant qu’entraîneur, tu dois bien comprendre la philosophie du club. Au pays Basque, il ne faut surtout pas s’égarer parce que sinon… »
Au gré de ces quatre années passées à Bilbao, Luis Fernandez a eu le temps de s’habituer au cadre idyllique du pays Basque. Pêche, tapas, football, Le sélectionneur d’Israël en a bien profité : « J’étais chouchouté. D’ailleurs, si demain j’ai l’opportunité de revenir à Bilbao, j’y vais les yeux fermés ». Même approché par de grandes écuries, Luis Fernandez n’a jamais pensé quitter Bilbao : « J’aurais pu partir avant parce que j’avais des propositions de Valence et du Real Madrid. Mais je suis resté à Bilbao. D’ailleurs, ce que j’avais là-bas, je ne l’ai plus jamais retrouvé ensuite. J’aurais aimé resté vingt ans là-bas comme Ferguson à Manchester. Je me sentais fort ».
Quand Fernandez se chauffe avec Mourinho
Tellement fort qu’un soir de novembre 1996, Luis n’hésite pas à envoyer valdinguer José Mourinho, alors adjoint de Bobby Robson au FC Barcelone : « Ce soir-là, on avait battu le grand FC Barcelone avec Ronaldo, Guardiola, Figo. A la fin, c’était même un peu chaud… ». Un échange musclé entre Luis Fernandez et le Lusitanien survient alors : « Oui, on s’est accroché. Mais j’ai dit à Mourinho que je ne parlais qu’au numéro 1. Lui était numéro 2… Mais depuis, on s’est recroisé et il n’y a pas de problème ».
Quatre ans après cet incident qui participe à sa légende, Luis Fernandez fait ses adieux à San Mames. Un moment particulier pour celui qui a grandi dans la banlieue lyonnaise : « Je me rappelle de mon dernier match. Je suis rentré dans le vestiaire et les joueurs m’ont dit : « Il faut que tu sortes, ils t’attendent tous. Et quand je suis revenu sur le terrain, les 30 000 supporters étaient là pour me dire au revoir. C’était fort…».