Peur in the City ?

A l’heure de recevoir le PSG en Coupe de l’UEFA, Manchester City n’affiche pas un visage très rassurant. 15e de Premier League à seulement deux points de la zone de relégation, le club le plus riche d’Angleterre a du mal à décoller.

Finalement, les idées préconçues ne sont pas si futiles que ça. Ceux qui prétendent avec certitude que l’argent ne fait pas le bonheur n’ont pas tort finalement. C’est ce que doivent penser, se dire même, lentement mais sûrement les supporters de Manchester City. Après avoir salué l’arrivée aux manettes du club du cheikh Mansour Bin Zayed Al-Nahyan et les rêves fous motivés par les pétrodollars de ce dernier, après avoir salivé d’envie et d’ambition après le transfert aussi rocambolesque que médiatique du prodige brésilien Robinho, c’est purement et simplement la douche froide pour les fans de Citizens. 15e de Premier League, leur formation chérie ne pointe qu’à deux unités de Sunderland, premier relégable sur le sol de sa Majesté. Pis, les hommes de Mark Hughes sont à neuf points de leur principal objectif en début de saison : accrocher un des accessits menant, tour préliminaire ou non, à la lucrative Ligue des Champions.

Tout ce joli petit rêve est bien loin aujourd’hui. La courte défaite des Citizens lors du derby de Manchester (0-1) a affiché les lacunes évidentes d’une formation peu flamboyante à l’heure de proposer du jeu et moins fringante, tout de suite, sans l’inspiration de son trio de Brésiliens (Jo, Elano, Robinho). Certes, certaines langues affirment qu’une véritable valise de billets attendrait Mark Hughes l’hiver prochain pour recruter. On parle même de 150 millions d’euros uniquement pour renforcer l’effectif mancunien dans les prochaines semaines. Mais si Robinho flambe pour le moment (8 buts en 15 matches de Premier League) et si City s’est déjà payé le scalp de quelques formations huppées cette saison (Arsenal en championnat, Schalke 04 en C3), le tout manque encore de continuité pour véritablement emballer les foules. Et convaincre à très court terme, des Henry, Kaka ou encore Aguëro de venir renforcer les rangs de cette mécanique commerciale qu’est devenu l’autre club de Manchester.

Mercredi face au PSG, les protégés de Mark Hughes auront l’opportunité d’effacer leur piteuse sortie en championnat et faire oublier le quotidien ordinaire dans lequel ils végètent pour l’instant en Premier League. Mieux, ils valideraient leur billet pour les 16e de finale de la Coupe de l’UEFA, un acte qui les rapprocherait, d’une certaine façon, des cimes européens qu’ils ambitionnent tant de rejoindre. Pour cela, il faudra vaincre, probablement sans convaincre. En effet, City accueillera probablement, sur une pelouse certainement encore sous le coup des chutes de neige enregistrées sur la région de Manchester mardi, le Paris Saint-Germain mi-mixte, mi-bis de Paul Le Guen sans Shaun Wright-Phillips (coup à la cheville), Robinho (cheville douloureuse) et Micah Richards, tous trois incertains. Quel visage aura ce Manchester parfois génial, souvent bancal, amputé de trois de ses cadres les plus influents ? Difficile de l’anticiper. En revanche, une chose est certaine. Les Citizens, s’ils entendent tenir – enfin – leur cahier des charges à jour, ne peuvent pas se permettre de passer à côté de leur sujet parisien, qui plus est, après une défaite il y a quelques heures seulement à la maison face au voisin honni United.

L'équipe probable de Manchester City : Hart - Zabaleta, Kompany, Dunne, Garrido - Elano, Hamann, Ireland, Vassell - Benjani, Sturridge.

Alix Dulac