Séville aux anges, Benfica maudit

Pour la troisième fois de son histoire, le FC Séville a remporté la Ligue Europa mercredi face à Benfica (0-0, 4-2 tab). Grâce à un tir au but vainqueur de Gameiro, les Andalous privent les Lisboètes d’un premier titre européen depuis 1962.

Et si Bela Guttman était finalement un visionnaire ? Après avoir conquis sa deuxième C1 en 1962, l’ancien coach lisboète, vexé de ne pas avoir eu d’augmentation, avait prédit que Benfica ne gagnerait plus de titre européen pendant 100 ans. Depuis, les Portugais n’ont plus soulevé une coupe européenne, ratant la dernière marche pour la huitième fois d’affilée ce mercredi (1963, 1965, 1968, 1983, 1988, 1990, 2013 et 2014). Battus lors de la séance de tirs au but face au FC Séville (0-0, 4-2 tab), les joueurs de Jorge Jesus n’ont pas su lever la « malédiction » et devront se contenter d’une domination nationale (championnat et Coupe de la Ligue en attendant la finale de la Coupe du Portugal).

Tombeur de la Juventus en demi-finale et invaincu en Ligue Europa depuis son élimination en phase de poule de la Ligue des champions, le champion lusitanien faisait plus pourtant figure de favori face à d’étonnants Sévillans. Miraculés en huitièmes face à leur rival du Betis (2-0, 0-2, 3-4 tab) et qualifiés à la dernière seconde de leur demi-finale face à Valence (2-0, 1-3), les Andalous partaient avec le rôle d’épouvantails. Fort de ses deux victoires lors de ses deux finales de C3 (2006, 2007), le club sévillan est arrivé à Turin sans complexe. Si le public du Juventus Stadium aurait certainement préféré encourager son équipe, il n’aura cas pas été déçu par le spectacle offert par les deux équipes. Dans une chaude ambiance, Lisboètes et Andalous ne se sont jamais lâchés, jouant sur un rythme élevé et une belle intensité. Finalement, il ne manquait que des buts.

Gameiro délivre Séville

Tour à tour, Maxi Pereira (45e+1), Beto (45e+1), Pareja (48e), Lima (72e, 84e), Garay (90+1), pour Benfica, ou Moreno (37e), Bacca (52e, 102e) et Gameiro (109e) pour Séville, ont bien cru faire tourner la tendance du côté de leur équipe. Si les Portugais se sont montrés les plus menaçants devant le but de Beto, les Sévillans, très dangereux sur contre, ont toujours su contenir le bloc lisboète. C’est donc assez logiquement que les deux équipes sont allés jusqu’en prolongation, pour la quatrième fois sur les huit dernières finales de Ligue Europa. Malgré 30 nouvelles minutes très disputées, les filets ne trembleront pas. Et il faut donc attendre la redoutable séance des tirs au but.

Et comme en 2007 face à l’Espanyol Barcelone (2-2, 1-3 tab), c’est Séville qui a explosé de joie à la fin, courant, comme le veut la coutume, après le joueur auteur du dernier tir vainqueur. Un certain Kevin Gameiro. D’une frappe puissante dans le petit filet, l’ancien buteur du PSG, meilleur buteur de son équipe en Ligue Europa, offre à Séville la troisième C3 de son histoire, égalant ainsi le record du nombre de sacres dans cette compétition (avec la Juve, Liverpool et l’Inter). La longue parenthèse continue pour Benfica, qui attend toujours son premier titre européen depuis 52 ans. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé.

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Alexandre Mispelon