Décision historique de Montpellier, qui vend sa section féminine

Bastion du foot féminin en France du temps du regretté Loulou Nicollin, Montpellier a officialisé ce mercredi la vente de sa section féminine. Le président Laurent Nicollin a ainsi confirmé la cession des féminines au groupe Crux Football porté notamment par l’ancienne star néo-zélandaise Rebecca "Bex" Smith. Si le montant de l’opération n’a pas été précisé, il traduit la volonté de la direction héraultaise de limiter ses dépenses.
Pas au mieux sur plan financier en raison de la crise des droits TV en Ligue 1 puis la relégation en Ligue 2, le MHSC cherche à rapidement retrouver l’élite. Afin d’y parvenir, les dirigeants ont préféré resserrer leur activité sur le football masculin et permettre l’arrivée de nouveaux partenaires pour la section féminine.
"Depuis 25 ans le football féminin fait partie de l’histoire du club. Nous sommes très fiers d’avoir pu participer au développement et surtout à la professionnalisation de notre équipe féminine. Nous avons remporté des titres majeurs, vécu des épopées européennes, parlé suédois, brésilien ou japonais, vibré de Grammont à Moscou et surtout écrit de belles pages de l’histoire du football féminin français", a justifié Laurent Nicollin après la vente via un communiqué publié sur le site du club. " A l’heure de passer la main à Crux Football, j’ai un regard attendri sur ce quart de siècle écoulé et une grande fierté de voir nos joueuses et notre section féminine passer ce cap important."
Les féminines à l'heure de la multipropriété
La prise de pouvoir par Crux Football va en ce sens d’un changement de dynamique et de priorité au MHSC. Adepte de la multipropriété, le nouveau propriétaire de l’actuel dixième de l’Arkéma Première Ligue est un fervent défenseur du football féminin en Europe. Mais Laurent Nicollin ne veut pas complètement couper avec les féminines dont les joueuses ont pris la pose avec le groupe de Zoumana Camara pour la photo officielle de la saison 2025-2026.
"Ce sera toujours avec beaucoup de bienveillance et d’affection que je suivrai nos 'cousines' puisqu’elles feront toujours et à jamais partie de notre histoire et de notre famille", a renchéri le président héraultais. "Je souhaite à Crux Football beaucoup de réussite et de prendre autant de plaisir que nous en avons eu pendant ces 25 années. Longue vie aux féminines du MHSC."
Au cœur du projet de Crux Football, notamment, une mutualisation des infrastructures et des compétences entre les différents clubs du groupe. Ancienne joueuse mais également ex-dirigeante de la Fifa, Bex Smith se veut ambitieux à Montpellier.
"Ce partenariat symbolise un tournant, en s’éloignant d’un modèle où les équipes féminines sont considérées comme des centres de coûts au sein de clubs masculins, pour aller vers des structures conçues sur mesure, centrées sur les joueuses, et destinées à réussir selon leurs propres termes", a estimé l’ex-capitaine néo-zélandaise. "Il s’agit de continuité et d’ambition. Montpellier, avec son académie reconnue qui offre des parcours de développement, est un club avec un héritage fort et des bases solides.
Montpellier abandonne le projet "trop compliqué" de nouveau stade
Dans la même logique de réduction des dépenses et de la cure d’austérité, Montpellier a aussi annoncé ce mercredi la fin du projet d’un nouveau stade. En raison de nombreux désagréments financiers, le club et la municipalité ont acté la fin de cette belle ambition. Présent au côté de Laurent Nicollin, le maire Michael Delafosse a confirmé la volonté de rénover La Mosson. Parmi les axes clés de cette refonte de l’enceinte, des travaux vont être engagés pour éviter le risque d’inondation et pour aménager des parkings.
"Dans la vie j’ai toujours estimé que c’était important pour le club d’avoir un nouvel outil pour le développer et le pérenniser", a justifié le président du MHSC ce mercredi. "[…] A part les loges rien n’a été fait à La Mosson, le stade était petit à petit laissé non pas à l’abandon mais plus ou moins."
Avant de conclure l’échec du nouveau stade: "Avec les coûts, financièrement, c’est trop compliqué pour nous le club de le faire tout seul. Et ça coûtait aussi beaucoup d’argent aux collectivités donc ce n’était pas le but. […] On ne va pas s’entêter à faire des projets qui ne sont pas actuellement possibles financièrement. Dans la vie quand tu ne peux acheter qu’une baguette de pain, tu n’en achète pas quatre." Encore moins un stade flambant neuf.