Euro féminin 2025: Oriane Jean-François, le nouveau point d’équilibre des Bleues

La renaissance après une grave blessure
Première sélection décrochée en octobre 2020, la joueuse formée au Paris FC apprend le maillot bleu dans les pas d’une certaine Amandine Henry. Puis Oriane Jean-François se révèle au très haut niveau au Paris Saint-Germain lors de la saison 2022-2023. Mais un soir d’octobre 2023, elle est fauchée en pleine ascension lors d’un match de poules de Ligue des champions à Manchester. Le diagnostic est dur et implacable: rupture partielle du ligament croisé du genou droit. Oubliez les Jeux olympiques après un forfait pour la Coupe du monde 2023 (ndlr: douleurs aux adducteurs).
Même si elle a connu des périodes de doutes pendant sa longue convalescence, Oriane Jean-François en ressort plus forte que jamais. "Je sortais d’une grosse saison avec le PSG, c’était ma première saison à ce niveau-là, au niveau européen. C’était un peu la saison de la confirmation, malheureusement cela m’a un peu coupé l’herbe sous le pied. Une traversée du désert non, car c’est une blessure que je connaissais déjà. Je savais par quoi j’allais passer. Cela a été long. On a pris le temps. Les premières heures ne sont pas faciles car on se demande toujours pourquoi, ce que l’on a mal fait, pourquoi cela arrive encore une fois. Et puis, il faut vite se projeter, car je n’avais que 22 ans à ce moment-là. Je savais que cela ne m’empêcherait pas de revenir à mon meilleur niveau, et que c’était peut-être un moment dur à vivre pour peut-être espérer de belles choses après." Jeune femme de défis, en fin de convalescence, elle s’engage avec Chelsea, pour ouvrir un nouveau chapitre dans sa carrière: "J’étais très bien au Paris Saint-Germain, j’avais envie ‘d’un nouveau défi. Repartir sur de nouvelles bases, un nouveau chapitre. L’opportunité ne se présente pas tout le temps, il faut savoir la saisir. C’est un club avec un staff beaucoup plus complet. Des personnes sont dédiées au cycle menstruel notamment. Ils essaient d’être présents sur un maximum de domaines et de facteurs. Tout est mis en œuvre pour que l’on soit performante."
Un profil de milieu récupérateur et puissante
Dès sa nomination, Laurent Bonadei la convoque pour sa première liste, signe de sa confiance envers la joueuse de Chelsea. Groupe qu’elle n’a plus quitté depuis. A raison, Jean-François est le seul profil récupérateur de la liste au milieu de terrain. Une sorte de '6' moderne et puissante. Par ses interventions, elle stabilise l’entrejeu tricolore et apporte du combat. Avec à la clé des performances intéressantes face à l’Angleterre (2-1) et aux Pays-Bas (5-2). "Cela fait partie de son bagage, Oriane est une joueuse qui met de l’impact. Ce que j’ai beaucoup aimé sur le premier match: elle a toujours apporté un équilibre d’équipe, tout le temps", analyse Olivier Echouafni, ancien sélectionneur des Bleues avant d’ajouter: "Sur le plan défensif, elle comble les espaces qu’il faut parce que des coéquipières comme Sakina (Karchaoui) ou Grace (Geyoro) se sont projetées ailleurs sur le terrain. Et elle est toujours en prise d’informations. A ce poste c’est important de savoir ce que l’on a devant, et surtout ce qu’il peut se passer dans ton dos. Elle le fait très bien."
Si elle fait preuve d’humilité, elle n’en est pas moins ambitieuse: "Le même état d’esprit depuis deux ou trois ans, à savoir qu’il y a une place à prendre. Je suis là pour ça, je suis là pour bouger celles qui étaient là avant moi. C’est l’objectif. Quand on est jeune et que l’on arrive dans une équipe aussi performante que l’équipe de France, on a envie de s’imposer, on a envie de jouer, c’est ça l’objectif." La première étape est plutôt bien partie, place aux ambitions de titre désormais. Avec en premier test, le choc face à l’Allemagne (samedi, à 21h).