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"Honteux": Rapinoe s’en prend à l’OL après les révélations de Sara Bjork Gunnarsdottir sur sa grossesse

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La footballeuse islandaise Sara Bjork Gunnarsdottir a révélé que l'OL, son ancien club, ne l'avait pas payée totalement lors de sa grossesse en 2021. Megan Rapinoe, star du football féminin, a réagi à ces accusations. Et elle n’épargne pas son ancien club.

Megan Rapinoe, toujours très engagée sur les questions liées aux droits des femmes, n’a pas tardé à réagir. Alors que l’Islandaise Sara Bjork Gunnarsdottir a accusé l’Olympique Lyonnais, son ancien club, d’avoir diminué sa rémunération lorsqu’elle était enceinte, la star américaine a réagi sur son compte Twitter dans la nuit de mardi à mercredi.

"C'est tout à fait honteux de la part de l’Olympique Lyonnais, a déploré la double championne du monde (2015 et 2019), passée par le club rhodanien en 2013-2014. Vous aimez tous dire à quel point vous soutenez les femmes, mais les calculs ne sont pas bons. Je vous implore d'être le club qui soutient TOUJOURS les femmes, et non le club qui le faisait autrefois."

"Je sais que cette histoire risque d'irriter certaines personnes influentes dans le monde du football, mais je dois dire la vérité, a témoigné Sara Bjork Gunnarsdottir, joueuse de l’OL entre 2020 et 2022, dans une tribune publiée mardi sur le site The Players' Tribune. Je veux m'assurer que personne n'aura plus jamais à subir ce que j'ai subi. Et je veux que Lyon sache que ce n'est pas OK."

La chambre de résolution des litiges du tribunal de la FIFA s'est prononcée sur ce dossier en mai 2022. Elle a décidé que l'Olympique Lyonnais devait payer environ 82.000 euros ainsi que des intérêts à la milieu de terrain. Le coeur du litige porte sur l'absence d'activité professionnelle de Sara Björk Gunnarsdóttir entre le début de son arrêt de travail lié à sa grossesse (fin mars) et le début de son congé maternité (fin septembre). Le règlement de la FIFA prévoit que les joueuses doivent être intégralement payées entre l'annonce de la grossesse et le début du congé maternité d'une durée minimale de 14 semaines. Il précise qu'une footballeuse qui ne joue plus "a le droit" d'exercer une autre activité dans son club.

L'OL estime qu'il était dans son droit

Mais parce que Sara Björk Gunnarsdóttir n'a exercé aucune activité professionnelle et qu'elle a obtenu l'autorisation de rentrer en Islande avant son congé matérnité, l'Olympique Lyonnais a estimé qu'il était dans son droit d'ajuster la rémunération comme dans un cas classique d'arrêt de travail de longue durée. Ainsi, seulement 27.000 euros ont été versés sur les 109.000 dus. Seulement, la plaignante a assuré qu'elle n'avait reçu aucune proposition, qu'elle n'avait refusé aucune reconversion temporaire et qu'elle a même fini par proposer de faire de la communication sur les réseaux sociaux pour le club.

"La FIFA nous reproche aujourd’hui de ne pas avoir proposé un autre travail à Sara Björk Gunnarsdóttir durant son arrêt maladie puis son congé maternité, alors qu’en parallèle la loi nous l’interdit en France et que la joueuse nous avait demandé expressément de pouvoir retourner vivre en Islande, ce que nous avons accepté", a réagi l'Olympique Lyonnais dans un communiqué mardi.

"Nous sommes fiers d’avoir compté Sara Björk Gunnarsdóttir dans l’effectif de l’Olympique Lyonnais. Nos chemins se sont séparés pour des raisons purement sportives. Si elle souhaite nous aider aujourd’hui à faire évoluer davantage le droit français, nous serions heureux de pouvoir l’impliquer dans nos démarches aux côtés d’Amel Majri pour permettre à toutes les athlètes de vivre pleinement leur grossesse ainsi que leur retour à la compétition", ajoute le club, qui vient d'enregistrer le retour à la compétition d'Amel Majri, devenue en juillet dernier la première internationale française en activité à avoir un enfant.

F.Ga