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FIFA : Havelange touchait bien des pots-de-vin

João Havelange

João Havelange - -

Un rapport de la commission d’éthique de la FIFA établit que son ancien président João Havelange a touché des pots-de-vin entre 1992 et 2000. A 96 ans, le Brésilien démissionne de son poste de président d’honneur de la FIFA.

La FIFA, une société de marketing sportif et des liens troubles. Après des années d’accusations, un rapport de l’ancien procureur américain Michael J.Garcia, devenu le monsieur vérité de la FIFA pour les dossiers en cours, fait enfin la lumière sur l’affaire ISL, du nom de cette entreprise suisse qui a fait faillite en 2001 après avoir géré les droits télévisuels de plusieurs Coupes du monde. Il a été présenté ce mardi par Hans-Joachim Eckert, le président de la de la chambre de jugement de la Commission d’Éthique de la FIFA. Et son verdict est assez clair. João Havelange, aujourd’hui âgé de 96 ans, et deux de ses collaborateurs ont bien touché des pots-de-vin entre 1992 et 2000.

« Il est certain que des montants considérables ont été versés à l’ancien Président de la FIFA João Havelange, à son gendre Ricardo Teixeira (ancien président de la Fédération brésilienne de football) ainsi qu’à Nicolás Leoz (ancien président de la confédération sud-américaine), sans que rien n’indique qu’un service de quelque forme qu’il soit n’ait été rendu en échange, explique Hans-Joachim Eckert. Ces paiements ont apparemment été effectués à travers des sociétés écrans afin de couvrir les véritables bénéficiaires et sont à qualifier de ‘‘commissions’’, connues aujourd’hui sous le nom de ‘‘pots-de-vin’’. »

Blatter mis hors de cause

Des conclusions qui ont conduit le 18 avril dernier à la démission de son poste de président d’honneur de la FIFA de João Havelange, qui a dirigé la Fédération internationale de 1974 à 1998. Il avait déjà été obligé de quitter son poste au CIO en 2011 à cause de ses liens avec ISL. Mais l’affaire n’ira pas plus loin. « Un rapport d’expertise juridique obtenu d’un avocat suisse indépendant mandaté par M. Garcia conclut que l’acceptation de pots-de-vin par Havelange, Teixeira et Leoz n’était pas répréhensible en vertu du droit pénal suisse en vigueur à l’époque » indique ainsi Hans-Joachim Eckert. Quant aux deux autres personnalités du football mises en cause, elles ont également quitté leurs fonctions.

Sepp Blatter, président de la FIFA depuis 1998, est lui absous. « Le comportement du Président Blatter ne peut aucunement être qualifié de mauvaise conduite à l’égard des règles d’éthique, explique Hans-Joachim Eckert. Le comportement du Président Blatter peut avoir été maladroit puisqu’une clarification aurait pu être nécessaire en interne, mais celui-ci ne constitue pas une mauvaise conduite d’ordre criminel ou éthique ». Dans cette affaire, il semble donc ne rester qu’un problème. Le nom du stade de Rio de Janeiro qui accueillera la Coupe du monde 2014 et les Jeux Olympiques 2016 : João Havelange.

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LP