Fifa : Platini n’est plus candidat à la présidence

Michel Platini - AFP
Michel Platini ne sera pas élu président de la Fifa le 26 février. Le Français, suspendu huit ans par la commission d’éthique de la Fédération internationale pour le paiement d’1,8 million d’euros qu’il a reçu de la part de Sepp Blatter en 2011, indique dans un entretien à paraitre vendredi dans L’Equipe, ainsi qu'à l'agence Associated Press, qu’il retire sa candidature à la présidence. Le Prince Ali, Jérôme Champagne, Gianni Infantino, Cheikh Salma et Tokyo Sexwale se disputeront la succession de Sepp Blatter.
Platini : "Je n’ai plus le temps"
"Le timing n’est plus bon pour moi, explique le Français. Je n’ai plus les moyens de me battre à armes égales avec les autres concurrents. On ne m’a pas donné la possibilité de jouer le jeu. Je me retire de la course à la présidence de la Fifa. Après des mois de batailles, je n’ai plus le temps d’aller discuter, d’essayer de vendre mon programme, de rester en contact avec ces associations nationales. J’ai des procédures devant moi qui m’empêchent de pouvoir me présenter. Je pense qu’il était raisonnable d’arrêter et de consacrer le temps qui est devant moi pour me blanchir de ces accusations bidons."
"Je ne peux pas avoir de regrets, ajoute Michel Platini. Ce sont des choses qui me sont tombées sur la tête sans que je m’y attende, parce que je n’ai rien fait de mal. J’ai du mal à comprendre ce qu’il s’est passé. A moins qu’il y avait la volonté, quelque part, de m’empêcher de me présenter à la Fifa. Je ne sais pas ce que j’ai fait de mal."
Platini : "Ça ne se présente pas très bien"
Michel Platini, qui indique avoir reçu "150 soutiens déclarés" après l’annonce de la démission de Sepp Blatter, va faire appel de sa sanction devant le Tribunal arbitral du sport. "Aujourd’hui, je dois m’occuper de tous les recours, suivre les procédures. En plus des motivations qui doivent encore être rendues, il y aura, derrière, le TAS puis la commission présidée par Domenico Scala (en charge de la commission électorale de la FIFA) qui a dit que j’avais falsifié les comptes. (Ironique) Ça ne se présente pas très bien. Je me suis battu comme je l’ai toujours fait dans ma vie mais on ne m’a pas donné la possibilité de concourir ce coup-ci."
Kanner "pense à l'homme"
"Les obstacles ont été multipliés sur le chemin de la candidature de Michel Platini, a réagi Patrick Kanner, le ministre des Sports, sur RMC. On l’a vu encore dans les dernières semaines. J’avais eu l’image d’un Michel Platini faisant une course contre la contre mais qu’on avait ôté les aiguilles de cette montre. Cette image n’est pas totalement déplacée. Je pense à l’homme. Je mesure la lourdeur d’une telle décision. Maintenant, il faut que Platini puisse se défendre totalement, faire valoir sa vérité. Et je l’espère, pour lui, le sport français et l’Euro, reprendre ses responsabilités à la tête de l’UEFA."
Manardo : "C’était beaucoup trop compliqué"
"Sa motivation pour briguer la présidence de la Fifa, ça faisait déjà pas mal de temps qu’elle avait reçu des coups sérieux, qu’elle avait été taclée, analyse François Manardo, consultant RMC Sport. J’avais eu l’occasion de le croiser avant les fêtes à Paris. Il m’avait laissé comprendre que pour la course à la Fifa, vu les obstacles, les écueils et les peaux de banane, il n’avait plus envie de jouer ce jeu-là. C’était devenu du billard à quatre bandes, c’était beaucoup trop compliqué. Il ne pouvait pas courir deux lièvres à la fois. Trouver une infime chance de se présenter à la présidence et en même temps, rétablir la vérité dans cette histoire et montrer qu’il n’y a pas eu de corruption."