Fifa: Pour l’homme qui a dévoilé le scandale, "Platini est fini"

De passage à Paris pour la promotion de son ouvrage « Le scandale de la Fifa » (Seuil), Andrew Jennings est l’homme par qui le Fifagate a en partie éclaté. Alors que l’actualité sur ce sujet reste brûlante, le journaliste écossais a commenté pour RMC Sport les dernières évolutions de l’affaire.

La Fifa, royaume des escrocs

« La Fifa est une organisation criminelle. Ca ne veut pas dire que tout le monde est un escroc mais il y a des escrocs à la FIFA. C’est d’ailleurs pour ça que Platini est fini. Je n’ai pas d’information sur les allégations de sommes d’argent versées par Blatter, on aura les documents on doit être patient…

Platini « l’incorruptible » a raté le coche

« Ce que je sais, c’est que Michel n’est pas seulement un joueur. C’est un super footballer, il était clean, il ne discutait pas auprès de l’arbitre. C’était un gentleman. Mais le problème, c’est qu’il fait partie du même cercle. Il a commencé au Comité exécutif depuis 10 ans. Il aurait dû dire à Sepp Blatter : « Maintenant stop ! Fais le ménage ! Je suis un mec clean, ça sent mauvais ici, je ne veux rien avoir à faire avec toi ! Il aurait dû faire une conférence de presse, appeler les journalistes et dire : « Allez, venez ! Sachez que Sepp Blatter, ce n’est pas lui qui réformera ». Mais il ne l’a pas fait ! C’était le seul homme à pouvoir le faire avec la super réputation qu’il avait ! »

La justice suisse pas si discrète

« En Suisse, ils ont une vraie culture de la vie privée. Habituellement, ils disent : « On enquête sur une personne coupable de tel ou tel crime »… Mais cette fois, le nom de Platini est apparu alors que ça aurait dû rester confidentiel. C’est la première étape d’un long processus… »

Une Commission d’éthique sous influence

« Blatter décide lui-même des gens qui vont composer la Commission d’éthique. Le président de la commission est un avocat suisse, il l’a choisi lui-même. C’est bon, il peut enquêter sur moi, je ne risque rien ! Le président de la commission n’a donc rien d’indépendant ! C’est une blague car c’est Blatter qui l’a choisi ! »

V.Bertin et A.Arlot