Fifa: qui est Ali bin Hussein, le prince qui défie Blatter?

Son parcours
Agé de 39 ans, Ali bin Hussein est le troisième fils de l’ancien roi de Jordanie, Hussein, et de sa troisième épouse, la Reine Alia, décédée dans un accident d'hélicoptère en 1977. Fin politique, il a étudié dans des écoles au prestige mondial : l'académie royale militaire de Sandhurst au Royaume-Uni et l'université de Princeton aux Etats-Unis. Nommé président de la Fédération jordanienne de football, il devient vice-président de la Fifa en charge de l'Asie le 6 janvier 2011, et donc membre du Comité exécutif de la Confédération asiatique de football (CAF). Son frère, Feisal, est lui président du Comité olympique jordanien depuis 2003 et membre du Comité international olympique depuis 2010. Sa sœur, Haya, a de son côté dirigé la Fédération équestre internationale (FEI) de 2006 à 2014.
Ses combats
La principale bataille menée (et remportée) par le Prince Ali au sein de la Fifa a été la levée de l'interdiction sur le hijab (voile islamique) dans le football féminin. Il est également l’un des membres de l’instance à avoir appelé à la publication intégrale du rapport Garcia sur les allégations de corruption entourant l’attribution à la Russie et au Qatar des Coupes du monde 2018 et 2022. Un scandale qui ne le touche pas, lui qui est vice-président de la Fifa depuis 2011 et ne siégeait pas au comité exécutif lors du vote d'attribution des deux éditions en question en… décembre 2010.
La démarche d’Ali bin Hussein s'apparente clairement à la contestation du pouvoir en place, comme le justifiait déjà son annonce, sur Twitter : « Je me porte candidat à la présidence de la FIFA parce que j'estime qu'il est temps de sortir des polémiques internes pour revenir au sport. » Un discours défendu plusieurs semaines et qui trouve une résonnance toute particulière depuis mercredi, avec l’arrestation de sept membres de la Fifa pour corruption.
Ses soutiens
La candidature du prince jordanien symbolise cette opposition à Sepp Blatter bien déterminée à faire chuter le Suisse de son piédestal. Si Jérôme Champagne, Michael van Praag et Luis Figo ont retiré leurs candidatures, elles ont eu le mérite de montrer que certaines voix s’élèvent contre la politique actuelle de la Fifa. Après « une longue réflexion et de nombreuses discussions avec des collègues respectés au sein de la Fifa ces derniers mois », le Prince Ali a donc décidé de se lancer dans la bataille. « Je le connais bien, expliquait récemment Michel Platini. Il a toute la légitimité pour occuper les plus hautes responsabilités. »
Depuis, le soutien du patron de l’UEFA est monté d’un cran. Jeudi, au lendemain du scandale de corruption, Michel Platini a clairement appelé les fédérations européennes à prendre parti pour le dernier opposant à Sepp Blatter. « Demain (vendredi), à l'élection des présidents, une grande majorité des associations nationales européennes va voter pour le Prince Ali. J'espère convaincre celles qui ne le sont pas encore », a confié le Français en conférence de presse. Le second vice-président de la Fifa, Jim Boyce, voit lui aussi cette candidature d’un très bon œil. « C’est quelqu'un qui est tenu en haute estime, une personne très crédible, a-t-il assuré à la BBC. Il a décidé de se présenter et donne aux 209 associations la possibilité de choisir, d’avoir une autre issue. Sa candidature va rendre les élections très intéressantes. » Le Prince Ali se voulait être un opposant politique à Sepp Blatter, le voilà autoproclamé candidat du renouveau.