France 98 se déchire sur le cas Blanc

L’affaire des quotas n’a pas seulement bouleversé le football français. Elle a complètement divisé les membres de l’équipe de France 98, qui s’affrontent désormais par voie de presse interposée. Les uns défendant le sélectionneur, les autres, fustigeant ses propos tenus lors de la réunion du 8 novembre.

Lilian Thuram. Christophe Dugarry. Bernard Lama. Patrick Vieira. Bixente Lizarazu. Et Laurent Blanc. Le 12 juillet 1998, ces six hommes devenaient champions du monde avec l’équipe de France. Unis, soudés. Depuis, ils avaient cultivé cette aventure en participant à la création de France 98, une association caritative qui leur permettait de se revoir lors des matches de gala.

Il y a quatre jours, cette belle unité a volé en éclats suite à l’affaire des quotas ethniques, révélée la semaine dernière par le site Médiapart. Au centre des débats, le sort réservé à Laurent Blanc, le sélectionneur national. Lilian Thuram a été le premier à crier au scandale et à réclamer des suites, provoquant l’ire de Christophe Dugarry, un proche du Président. « Il veut toujours passer pour le juge de la Cour Suprême et donner des leçons de comportement, lâche le Bordelais. Il sanctionne, il ne fait preuve d'aucune tolérance par rapport à des gens avec qui on a partagé des moments exceptionnels et que l'on connaît. Qu'il fasse subir ça à quelqu'un comme Laurent Blanc, c’est scandaleux. »

Le couvercle est ouvert, le voile est déchiré et les rancœurs semblent se libérer. Chacun y va de son couplet. Les Pro Blanc vantent les valeurs de l’homme et son parcours. « Il faut remettre en perspective le parcours de vingt-cinq ans d'un homme qui n'a jamais eu d'attitude raciste, lâche Bixente Lizararu sur RTL. La question que l'on doit se poser et sur laquelle chacun doit prendre position : Laurent Blanc doit-il démissionner ? Faut-il couper la tête de Laurent Blanc ? Pour moi, la réponse est non. » Marcel Desailly plaide sur Infosport les « propos déformés ».

Dans le camp d’en face, on ne reste pas non plus les bras croisés. « Laurent n’a pas pu se faire piéger, estime Bernard Lama. Les propos, il les a tenus. Je pense que toutes ces personnes de la DTN doivent faire leur mea culpa. » Même son de cloche ce jeudi matin de la part de Patrick Vieira. « Cette histoire est scandaleuse, s’est indigné l’ancien capitaine des Bleus. Je connais Laurent Blanc mais je suis surpris du degré de ses commentaires. Ce n’est pas à moi de dire qui doit partir, mais j’ai du mal à imaginer que ces dirigeants là restent à leur poste. » Le 11 juin, au Parc des Princes, le jubilé de Bernard Lama réunira les Black Stars, le PSG des années 90 et France 98. L’ambiance risque d’être chaude dans les vestiaires ou glaciale, c’est selon…

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Affaire des quotas : le dossier complet

Alix Dulac