Gabon: enquête pour agressions sexuelles sur des centaines d'enfants par un entraîneur de foot

Le gouvernement gabonais a demandé à la justice d'ouvrir une enquête pour des agressions sexuelles présumées de centaines d'enfants par l'ancien entraîneur de football de l'équipe nationale des moins de 17 ans, a annoncé vendredi le ministre des Sports, qualifiant l'affaire de "très grave".
"Patrick Assoumou Eyi (...) aurait abusé de centaines de jeunes garçons dans le cadre de ses fonctions", a déclaré à la presse le ministre Franck Nguema. Ajoutant que le président de la République Ali Bongo Ondimba lui a donné pour instruction "de saisir le ministre de la Justice pour l'ouverture d'une enquête dans la communauté du football national pour des abus sexuels ayant été commis contre des enfants, garçons et filles", mais aussi "d'élargir l'enquête à toutes les fédérations sportives nationales" pour "éradiquer les potentiels prédateurs sexuels".
La Fédération gabonaise de football (Fégafoot) a suspendu vendredi M. Eyi de ces fonctions à titre provisoire et saisi la Commission d'éthique de la Ligue nationale de football pour mener une enquête, a assuré à l'AFP Pablo Moussodji Ngoma, l'officier médias de la Fégafoot.
Le témoignage d'une des victimes
L'affaire a été révélée jeudi par The Guardian. Au sein de ce dossier, le média britannique a partagé d'une des victimes présumée de Patrick Assoumou Eyi, surnommé "Capello": "Il m'a forcé à avoir des relations sexuelles avec lui. C'était la condition pour rester dans l'équipe nationale. À l'époque, j'ai quitté mon village pour aider ma famille. Je vivais dans la capitale et devenir footballeur professionnel était le seul moyen de les aider."
Le syndicat international des joueurs, Fifpro a également eu une réaction: "Nos enquêtes préliminaires ont fourni des preuves cohérentes de t"moins crédibles qui parlent tous d'une pratique continue et bien ancrée consistant à forcer les jeunes joueurs à avoir des relations sexuelles comme condition préalable aux opportunités de football."