Gérard Davet : « Les propos de Hollande ont été tenus quand l’équipe de France n’était pas au top »

Co-auteur du livre « Un président ne devrait pas dire ça… Les secrets d’un quinquennat », le journaliste du « Monde », Gérard Davet, explique et contextualise pour RMC Sport les propos tenus par le président François Hollande sur le football.

Sur les critiques de Hollande envers de l’équipe de France

« Les propos de François Hollande ont été tenus dans une période où l’Equipe de France n’était pas au top. Aujourd’hui, je ne pense pas qu’il tiendrait ces propos-là. On sortait de Knysna en 2010 et d’un Euro 2012 très médiocre. Des agressivités mal placées de certains joueurs comme Nasri et d’autres. On en parlait avec François Hollande et il me disait que ces comportements-là sont absolument insupportables et qu’il y a un problème d’éducation dans le football.»

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Sur les propos autour du communautarisme

« Il y avait des rejets qui avaient été proférés à une époque par Le Pen et d’autres, ça n’a strictement rien à voir. Là en l’occurrence ce qu’il voulait dire à travers ses propos, enfin je pense vu qu’on ne s’est pas étendu sur le sujet, qu’il y avait une provenance des footballeurs qui était trop uniforme. Ils venaient tous du même moule, du même coin, des mêmes secteurs et que le football ne servait que d’ascenseur social. Il estimait aussi qu’ils devaient être formés physiquement mais aussi intellectuellement. On sentait trop à travers leurs propos, leur façon d’agir ou de réagir, une agressivité qui vient des quartiers défavorisés. »

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Sur Karim Benzema

« François Hollande n’intervient pas sur le cours des choses, il aimerait bien que la Fédération s’empare de ces problèmes-là. Il s’intéressait à l’affaire Benzema, il s’est interrogé, il voulait savoir ce qui s’était passé, pourquoi, comment, parce qu’il estimait que Benzema n’avait jamais sali le maillot de l’Equipe de France. Ce qui est vrai, il l’honorait plutôt bien ce maillot mais l’affaire, ce qu’il a vu dans les journaux, il l’a trouvé ragoutante. C’est ces problèmes de comportement, cette richesse ostentatoire, ces histoires de périscope qui le hérissent profondément. »

Sur l’Euro 2016

« Il a adoré l’atmosphère et l’ambiance, mis à part les supporters Russes à Marseille. Il a adoré l’image de l’Equipe de France, une image positive avec des joueurs joyeux, sympas, plus proches des gens qu’avant. Ça ne pouvait pas être pire en même temps. C’est un Président qui a commencé sur les vestiges de Knysna et qui termine sur l’Euro 2016 qui était l’anti-Knysna. C’est comme ça qu’il faut interpréter ses propos. »

Maureen Lehoux