Ginola-Houllier, les hostilités continuent

Gérard Houllier était l’invité de Luis Attaque ce mercredi sur RMC, dans le cadre de la promotion de son autobiographie « Je ne marcherai jamais seul ». Interrogé sur l’épisode de France-Bulgarie 1993, l’ancien sélectionneur des Bleus est revenu, de manière brève et très sobre, sur la brouille qui l’a ensuite opposé à David Ginola. Derrière son poste, l’ancien joueur de Newcastle a appelé RMC pour avoir un droit de réponse. Et visiblement, pour le « El Magnifico », la plaie est loin d’être refermée. Voici sa réaction :
« J’imaginais qu’il allait revenir sur l’épisode qu’on connaît tous. Je n’ai besoin de personne pour accepter ou refuser des excuses, je suis un grand garçon. Ce sont des mensonges, je n’ai jamais dit que je devais jouer à la place de Papin ou Cantona. La seule chose que j’ai dite à l’époque, elle est très simple : "Je pense que le sélectionneur est faible, influençable et influencé par la presse et par certains joueurs". Il en a déduit ce qu’il a voulu. La presse en a fait les gros titres mais je n’ai jamais dit que je devais jouer à la place de quelqu’un. »
« En aucune façon je n’ai été un garçon qui a divisé »
« En ce qui concerne l’Azerbaïdjan (10-0), mon dernier match avec les Bleus, je vous signale que c’était à Auxerre. J’étais sur le banc et puis à l’échauffement avec Christophe Cocard, qui jouait à l’AJA. Tout le stade clamait son nom et voulait qu’il rentre en deuxième mi-temps vu qu’il y avait déjà 7-0. Henri Emile vient me chercher et me dit : "David, c’est toi qui vas rentrer". Je lui dis : "Henri, je vais me faire siffler, je n’ai pas forcément envie de ça, fais-moi plaisir, faites rentrer Cocard". C’est d’une logique flagrante. Il me fait rentrer et je me fais siffler. Et à la fin du match, je n’ai jamais dit : "A Newcastle je joue et en équipe de France je devrais jouer". J’ai juste dit deux choses : "En Angleterre je ne me fais pas siffler et je reviens en France, le pays que j’aime, je reviens pour me faire siffler par la faute de ces gens-là". »
« Quand il dit qu’il ne se souvient même pas que j’ai été meilleur joueur d’Angleterre en 1999... En 1998 je n’ai pas été parmi les 22, c’est bien évidemment parce qu’il y a des propos qui ont dépassé la pensée de certains, poursuit Ginola. Le football reste un jeu. Tu peux demander à tous mes coéquipiers, en aucune façon dans ma carrière je n’ai été un garçon qui a divisé. J’étais un garçon qui a rassemblé, même par mon côté individualiste sur le terrain. »
« Il faut que j’avance aussi dans ma vie »
« J’ai appelé il y a une demi-heure, il a refusé que je vienne sur le plateau (sic). Il a peur de quoi ? En aucun cas et à aucun moment j’entends quelqu’un qui dit : "En tant que sélectionneur national, j’ai fait des erreurs aussi et si la France ne s’est pas qualifié, c’est parce que moi aussi sur une phase de poules je n’ai pas fait ce qu’il fallait". C’est bien gentil de dire que Ginola est un criminel mais au foot on gagne à onze et on perd à onze. Et à ce moment-là, j’ai perdu tout seul ! Toute ma carrière, je me suis fait siffler dans tous les stades ! Tu veux que je pardonne quoi ? Quand je vois ce qu’il s’est passé à Knysna et que je vois des gens comme ça directeur technique national, qui œuvrent pour le football français… Si on en est arrivé là, c’est parce qu’on a fait preuve de faiblesse pendant des années.
Quand j’entends ce que vous faites dire à ces gens-là, ce sont des purs et simples mensonges ! Les absents ont toujours tort. Il y a eu un procès (perdu par Ginola, qui poursuivait Houllier pour complicité d’injure publique, ndlr). Et maintenant on arrête avec ça ! J’ai des enfants et il faut que j’avance aussi dans ma vie. Vous croyez qu’il n’y a pas assez de gens qui ont pleuré en 1994 qu’on ne joue pas la Coupe du monde ? On a besoin d’un peu de vérité aujourd’hui, on ne se cache pas derrière des mensonges. »