Quand Houllier compare Luis Fernandez à Steven Gerrard

Leur collaboration n’aura duré qu’une saison, mais elle aura été forte et mouvementée. Dans son autobiographie intitulée « Je ne marcherai jamais seul », Gérard Houllier consacre un chapitre complet à Luis Fernandez, qu’il a eu sous ses ordres au PSG lors de la saison 1985-1986, celle du premier titre de champion de France de l’histoire du club de la capitale. Pourtant, les débuts entre Houllier et l’actuel membre de la Dream Team RMC Sport ont été difficiles.
« J’avais affaire à un joueur très fort et qui avait l’esprit d’équipe. En revanche, il n’avait pas toujours le comportement qu’il fallait car, comme tous les grands joueurs, ils ont quelquefois plus le besoin d’attirer l’attention sur eux, s’est rappelé Houllier dans Luis Attaque sur RMC. Le premier match amical, aux Pays-Bas, il avait indisposé absolument tout le monde : les spectateurs, les partenaires, les adversaires, les arbitres,… Je me suis dit : "Je ne vais pas me traîner ça toute l’année, il faut que je trouve une solution". J’ai préparé pendant deux heures quelque chose à lui dire et puis je me suis dit qu’il se comportait comme un capitaine. Et il a été exemplaire. »
« Un joueur d’exception, vous ne le gérez pas de la même manière »
Capitaine et emblème du PSG à cette époque, Luis Fernandez s’est tout de même permis quelques petits caprices. « Il a joué tous les matchs, sauf une fois où il était suspendu. Mais la première fois j’étais surpris car il me dit : "Je ne peux pas jouer demain". Quand votre capitaine, l’un de vos meilleurs joueurs, vous dit ça, c’est un problème pour un entraîneur. J’étais un peu irrité et puis, comme par enchantement, il était quand même au rendez-vous et il jouait. »
« Mais c’était un bon joueur, qui avait le sens du collectif, poursuit Houllier. Sinon on n’aurait pas eu cette patience. L’équipe acceptait ça. La seule chose qu’il faut retenir de ça, c’est qu’un joueur d’exception vous ne le gérez pas de la même manière, il faut parfois être indulgent car il y a beaucoup d’attentes et de pression sur ses épaules. » Et de terminer par un superbe compliment : « Je compare Steven Gerrard au Luis des grands jours ». La classe.