RMC Sport

Guerre en Ukraine: le FC Mariupol disparaît, après avoir perdu toutes ses installations

Des supporters de Dortmund avec des pancartes "Save Mariupol" lors du match de charité du Dynamo Kiev

Des supporters de Dortmund avec des pancartes "Save Mariupol" lors du match de charité du Dynamo Kiev - Icon

Le FC Mariupol, club de la ville martyre de la région de Donetsk, a cessé d'exister. Dans un document publié par les médias ukrainiens, les dirigeants expliquent avoir perdu l'entièreté des infrastructures en raison des bombardements russes sur la ville assiégée.

Une triste fin. Le FC Mariupol n'existe plus depuis mercredi soir. Le club, localisé dans la ville assiégée de Marioupol dans la région de Donetsk, a officiellement disparu, comme l'annoncent les dirigeants dans un communiqué publié par les médias ukrainiens.

De premières difficultés liées à la guerre de 2014

Ayant perdu l'entièreté de ses infrastructures après les bombardements incessants sur Marioupol depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, le FC Mariupol n'est pas en mesure de se relever. Dernier du championnat, dont le classement avait été gelé par la ligue ukrainienne en raison de la guerre, le club de la ville martyre devait pourtant être maintenu en première division.

Le club fondé, en 1960, avait déjà subi les revers de la guerre du Donbass débutée en 2014 et avait dû fuir un temps sa ville pour se réfugier à Dnipro, avant d'y revenir lors de la saison 2015-2016, alors que la mort de son président et la guerre l'avait contraint à être relégué en D2. De retour en première division, le FC Mariupol jouait tous ses matchs au Stade Volodymyr-Boïko, et ce malgré une ligne de front à moins de 100 km. Le club de la côte d'Azov avait également dû restructurer toute son identité et ses partenaires après la révolution de Maidan en 2014. Ils avaient notamment affronté les Girondins de Bordeaux en tour préliminaire de la Ligue Europa en 2018-2019.

Des joueurs toujours en Turquie

Devenus partenaires du Shakhtar Donetsk ces dernières, plus grand club de la région, les Bleu et Orange récupéraient chaque saison une dizaine de joueurs de l'académie orange en prêts. Le Shakhtar avait d'ailleurs rendu hommage à la ville de Mariupol lors de son match caritatif contre Fenerbahce, en portant un tshirt avec le visage d'une fillette n'ayant pas vu la lumière du jour depuis le 24 février, date du début de l'invasion russe, puisqu'enfermée dans un bunker.

Les joueurs du FC Mariupol étaient eux en sécurité, loin de l'Ukraine. En camp d'entraînement en Turquie avant la reprise prévue du championnat fin février, le club devait être l'un des derniers à quitter le sol turc pour rejoindre l'Ukraine et son championnat reprenant au 25 février. Les Bleu et Orange ne sont finalement pas montés dans l'avion qui devait les ramener le 24 février au matin dans un pays depuis en guerre et s'entrainaient sur les installations de la fédération turque, qui prenait gracieusement en charge leur présence.

L'avenir de ces joueurs restés en Turquie n'est pas mentionné par le communiqué. Les joueurs prêtés par le Shakhtar ont rejoint le camp d'entraînement de leur club d'origine, lui aussi basé en Turquie, et participent à la tournée de matchs de charité du club.

par Anna Carreau