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Jouanno : « C’est tout l’esprit du foot qui tomberait »

Chantal Jouanno

Chantal Jouanno - -

Chantal Jouanno, la ministre des Sports, était l’invitée de Bourdin & Co ce vendredi sur RMC. Elle a réagi aux accusations de Mediapart concernant une possible discrimination mise en place dans les centres de formation. Elle veut faire la lumière sur cette affaire.

Chantal Jouanno, quelle est votre première réaction sur cette affaire ?

Gardons notre sang-froid, nous sommes sur des soupçons. Il faut faire la lumière sur cette affaire mais je n’ose pas y croire. C’est contraire à tout, aux lois de la République et aux valeurs du sport. Si on sélectionne les personnes c’est sur des critères physiques, éthiques mais surtout pas ethniques.

Qu’allez-vous faire ?

Dans les allégations de Médiapart, il y a le DTN. François Blaquart est nommé par le Ministère des Sports. On va le recevoir pour avoir une discussion. Nous allons mettre en place une mission d’inspection de la Jeunesse et des Sports pour avoir un regard neutre sur l’affaire. C’est le minimum que l’on puisse faire. Il faut que la Fédération fasse la transparence totale. On ne peut pas laisser courir cette rumeur. C’est tout l’esprit du foot, grand vecteur d’intégration nationale, qui tomberait. La Fédération n’avait pas besoin de ça et le foot encore moins.

Cette idée qu’il y a trop de Noirs et d’Arabes, n’est pas nouvelle !

On cache ses propres faiblesses et ses propres échecs en disant ça, c’est trop facile. On n’a pas été assez clair sur une chose. Quand on porte un maillot national, c’est un honneur, une fierté, on le respecte. On fait du foot pour ces valeurs, pas pour l’argent.

Selon Mediapart, la DTN et Laurent Blanc veulent changer les critères de sélection des jeunes footballeurs. Il y aurait trop de joueurs avec la double nationalité.

Je ne rajoute pas une rumeur à une rumeur. Je n’ai jamais entendu ces propos. On a mis en place une politique de lutte contre les discriminations. Elle est devenue obligatoire. Ils ne se seraient pas permis de dire ça devant moi. Sur 10 jeunes formés, 1 seul réussit. Le problème c’est de savoir comment on aide les 9 autres à s’en sortir une fois qu’ils arrêtent le centre de formation. Mais c’est une autre question.

Certains auraient pris l’exemple de l’Espagne. Les Espagnols auraient dit 'nous, nous n’avons pas de blacks'.

Je ne les ai jamais entendus dire ça. Le sujet n’est pas là.