"Ma réflexion a évolué": la prise de position à contre-courant de Mbappé sur les calendriers surchargés

C’est un Kylian Mbappé détendu et très souriant qui s’est présenté ce jeudi après-midi en conférence de presse, à la veille d’attaquer avec les Bleus les qualifications pour la Coupe du monde 2026, avec un premier rendez-vous fixé contre l’Ukraine. L’occasion pour le capitaine tricolore de revenir devant les médias sur son début de saison réussi avec le Real Madrid, d’expliquer sa gestion du brassard en sélection… ou encore de donner un avis détaillé sur un débat brûlant: les footballeurs jouent-ils trop de matchs? Mercredi, c’est Jules Koundé qui avait eu droit à une question sur le sujet, et le latéral barcelonais avait à nouveau dénoncé les cadences infernales imposées à de nombreux internationaux, pointant du doigt une "surconsommation".
Mbappé, lui, a apporté un point de vue quelque peu différent sur certains aspects. "Je ne sais pas si on est préparé pour jouer une saison à 60 matchs. Je ne me rappelle pas avoir vu un joueur faire une saison à 60 matchs de haut niveau. Tu gardes toujours un niveau de base. J’ai vu certains des meilleurs joueurs de l’histoire, certains joueurs un peu moins bons: je n’ai jamais vu un joueur faire 60 matchs à son meilleur niveau. Peut-être physiquement, mais en termes de niveau ce n’est pas possible. Il y aura toujours des matchs où tu seras un peu moins bon", a d’abord avancé l’ancien Parisien.
"A la Coupe du monde des clubs, on était en quarts pendant que d’autres équipes jouaient déjà des amicaux"
Et de développer sa pensée: "Est-ce qu’on joue trop? Non. Ma réflexion a évolué. Je l’ai pensé à un moment, mais je ne le pense plus forcément. Je peux comprendre que les gens veulent qu’on joue. Je peux essayer de comprendre les gens dans leur canapé qui disent qu’on gagne beaucoup d’argent et qu’il faut donc qu’on joue. Ma réflexion évolue. Je pense juste qu’il faut avoir un peu plus de repos. On peut jouer le même nombre de matchs, mais il faut un peu plus de vacances pour regénérer le corps et encaisser à nouveau cette charge."
Pour Mbappé, ce débat ressemble à "un dialogue de sourds". "On donne des explications, mais le boomerang c’est: ‘Vous gagnez beaucoup d’argent donc jouez.’ A ce rythme, on va dialoguer autour de ça pendant des années et ça va rester comme ça. Ce n’est pas qu’une question de matchs, c’est aussi une question de récupération. A la Coupe du monde des clubs, mi-juillet, on était en quarts de finale pendant que d’autres équipes jouaient déjà des matchs amicaux. Peut-être que je suis fou, mais je me disais qu’il y avait peut-être un problème", a-t-il encore souligné, convaincu que "tout le monde doit faire un bout de chemin" pour trouver de possibles solutions.
"Je n’ai pas envie qu’on arrive à un moment où nous les joueurs on va se dire: ‘bon ce match en novembre, il est en bois, je le saute’. Ce n’est pas le but, on aime le foot et on reste des passionnés même si c'est devenu notre travail", a conclu Mbappé.