L’agression de Velud secoue Créteil

Quatre jours après le passage à tabac de leur entraîneur, Hubert Velud, les joueurs du Val de Marne ont repris l’entraînement ce mercredi. Sans leur coach, arrêté de travail dix jours et profondément marqué par l’agression.

Au club, tout le monde est sous le choc depuis la nouvelle. Dans la nuit de vendredi à samedi, Hubert Velud, l’entraîneur de l’US Créteil-Lusitanos (National), a été violemment agressé dans la cage d’escalier de son domicile. Alors qu’il rentrait du déplacement de son équipe à Amiens (défaite 2-1), le technicien de 51 ans a été frappé au visage et sur le reste du corps par trois individus cagoulés. Très affecté, il a été arrêté de travail pendant dix jours. Le natif de Villefranche-sur-Saône (Rhône), qui est parti se ressourcer en province, a également porté plainte contre X.
C’est dans ce contexte tendu que les joueurs, surpris par la violence de cette agression, ont repris l’entraînement ce mercredi au stade Duvauchelle. Sous la conduite de Rui Pataca, l’adjoint de Velud. « Je suis triste et en colère, a expliqué l’ancien buteur portugais à l’issue de la séance. Il n’y a aucune raison qui peut amener à un tel acte de violence. Il y a l’entraîneur, avec ses qualités et ses défauts. Et derrière il y a l’homme, avec ses enfants et sa famille. Là, c’est l’intégrité de l’homme qui a été touchée. Je suis très déçu que ce soit arrivé à Hubert. Je l’ai plusieurs fois par jour au téléphone. J’espère qu’il va s’en sortir moralement. Après ce qu’il a vécu en Afrique, il n’avait pas besoin de ça. »

Jouanno cherchait à le joindre

Sélectionneur du Togo durant la dernière Coupe d’Afrique des Nations en Angola, Velud était dans le bus qui s’est fait mitraillé dans l’enclave de Cabinda. Un épisode qui l’a profondément marqué. Cette fois, c’est lui qui a été directement visé. D’après plusieurs sources proches du club, il aurait été tabassé par des hommes mécontents de ses compositions d’équipe ! « On ne sait pas si ce sont des supporters en colère, nuance Pataca. Je ne pense pas. On est dans l’incertitude. Certaines choses laissent penser que ce sont tout de même des gens qui le connaissent. »
Durant son passage au club en 2005-2006, l’ancien portier du Stade de Reims avait déjà été menacé. Il avait même dû diriger certaines séances sous la protection d’une équipe de sécurité. Mais jamais il n’avait subi d’agression physique. Ce mercredi, Chantal Jouanno, la Ministre des Sports, cherchait à le joindre pour lui apportait son soutien. En attendant, les Béliers vont recevoir Rodez sans leur coach ce vendredi (20h). Pas vraiment l’idéal pour préparer une rencontre décisive pour le maintien.

Alexandre Jaquin (avec R.M. et J.Re.)