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L’Espagne se prend la tête

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J-100. Championne d’Europe et du monde en titre, l’Espagne est-elle en mesure de conserver son trophée continental cet été ? Eléments de réponse.

Pour l’instant, ce qui préoccupe le plus Vicente Del Bosque, c’est cette finale de Coupe d’Espagne entre Barcelone et l’Athletic Bilbao qui sera disputée le 25 mai. Seulement deux semaines plus tard, le 10 juin, la Roja affrontera l’Italie à Gdansk pour son premier match de l’Euro et cette encombrante finale nationale priverait donc les Espagnols de cinq jours de préparation au complet. Si la liste composée pour affronter ce mercredi soir le Venezuela à Malaga était celle de l’Euro, ils seraient 12 -8 Catalans et 4 Basques- à arriver en stage non seulement en retard mais en plus cramés. Del Bosque a du mal à admettre ce bâton dans sa roue et en appelle à la cause nationale. « Tout le monde doit prendre soin de la Roja », a-t-il exhorté, mardi matin, en espérant qu’une nouvelle date soit trouvée.

Outre la polémique naissante sur la Costa Brava, le sujet qui préoccupe le sélectionneur espagnol, comme tout le pays, a la frange blonde et le talent en berne : Fernando Torres. Muet depuis ses 24 derniers matches avec Chelsea, le beau gosse a sa jolie tête dans le seau. Et le trou d’air a trop duré pour El Nino, 91 sélections à 27 ans, pour autant de buts inscrits et aucune absence (en sélection) depuis 2006.

Une attaque décimée

Personne en Espagne n’ose crier au scandale, mais tout le monde voudrait voir Torres renaître à l’Euro. Il est quand même celui qui a offert au pays l’Euro 2008, première glorieuse ibérique depuis 1964. Son compère du front de l’attaque, David Villa, s’est, lui, fracturé le tibia gauche à la mi-décembre et aura bien du mal à postuler pour le voyage en Ukraine et en Pologne. Contre le Venezuela, l’attaque sera donc propriété de Fernando Llorente (Bilbao, 21 sélections) et Roberto Soldado (Valence, 2 sélections en 2007), les deux meilleurs buteurs espagnols de la Liga (13 et 12 buts).

Un autre héros de la Roja traverse lui aussi une période trouble. Xavi Hernandez a les tendons d’Achille qui sifflent. S’il est un baromètre de la forme du Barça, on voit bien qu’il vire au mauvais temps plutôt qu’au « grand beau ». Xavi n’est pas surhumain, il vieillit, peut-être un peu plus vite aujourd’hui après quatre années de succès planétaires mais harassantes. Championne du monde et d’Europe, invaincue en qualification, la Roja n’inquiète encore personne de l’autre côté des Pyrénées. Jusqu’à quand ?

Silvère Beau