L. Fernandez mis au ban

Présent à l’antenne de RMC Sport depuis 2003, dans le cadre de son émission "Luis Attaque", Luis Fernandez a été suspendu hier de toute activité liée au football par la FIFA. L’ancien coach du Paris SG est visé au sujet de la disparition de 400 000 euros dans le cadre de son transfert du banc d’Al Rayyan à celui du Beitar Jerusalem, fin 2005. Explications.

A l’époque, Luis Fernandez ne pense pas tirer un trait sur sa carrière d’entraîneur. Au contraire. "El Machote" pose se valises au Qatar, à Al Rayyan, séduit par le challenge d’un pays du Golfe en pleine croissance sportive. Doha, la ville mirage au bord de l’eau, accueille Fernandez venu dans ses bagages avec Fabrice Fiorèse, Jacek Bak et Salomon Olembé. Trois anciens de Ligue 1. La méthode et les coups de gueule fonctionnent un temps mais Fernandez aime la compétition. La vraie. A l’époque, le championnat national est d’un niveau équivalent au CFA français.

Israël lui tend les bras, une première fois, six mois après son arrivée à Doha. Et pas n’importe quel club. Jérusalem et son Betar, fierté nationale, ennemi juré des équipes de Tel Aviv. Le Betar du sulfureux Arcadi Gaydamak visé dans les années 2000 par un mandat d’arrêt international. Gaydamak vient d’acheter le Beitar à l’été 2005 en échange d’une caution bancaire de 11 millions d’euros. Une pacotille pour lui. L’homme d’affaire russe part en quête d’un homme à poigne, capable de redonner ses lettres de noblesse à un club aux abois. Fernandez est celui-là.

Seul hic, 400 000 euros s’évaporent dans la transaction. Ces fameux 400 000 euros recherchés par toutes les patrouilles depuis cinq ans. "Je n'ai pas à rembourser ce que je n'ai pas pris, a clamé Fernandez dans Luis Attaque, hier sur RMC. C'est simple. Si quelqu'un réclame 400 000 euros et que ce n'est pas moi qui les ai pris dans la caisse ni mis chez moi, qu'est-ce que tu veux que je leur donne, que je paie pour les autres ? Je ne paie pas pour les autres ! » Fernandez connaît ses défauts. Nous aussi. Vous aussi. Maladroit de nature, le moindre écart le rend malade. Vous avez dit paradoxal ? "Qu'ils aillent voir du côté de Genève, s’emporte l’ancien coach du Paris SG. J'ai été reçu par des inspecteurs là-bas, et ils m'ont montré des noms, que des gens s'étaient certainement pris... Que la Fifa soit sage, qu'elle reste calme, parce que chacun de son côté a des éléments."

L’homme ne va pas lâcher, déterminé à afficher ses droits. Selon nos informations, son conseiller financier se rend en Suisse aujourd’hui afin de faire le point complet sur cette affaire. Luis Fernandez décolle dimanche, direction Tel Aviv. Le sélectionneur s’entretiendra ensuite en début de semaine avec le président de la Fédération israélienne de football. Avi Luzon n’a pas été très tendre ces derniers mois avec son technicien en chef mais pourrait exercer un droit de regard important sur cette affaire auprès de la FIFA. Israël accueille la Lettonie fin mars dans un match décisif pour la qualification à l’Euro 2012 : "Je ne peux pas vous dire si je serai sur le banc", souffle le natif de Tarifa. A 51 ans, Fernandez en a vu d’autres. Une plainte au pénal a été déposée. L’ancien membre du carré magique ne se contente pas du sportif et de la décision, sans doute hâtive de la FIFA. A suivre donc.

C.Co.