Le conseil fédéral fait pschitt !

- - -
Une réunion, pour ne rien décider. Et une annonce, pour ne rien affirmer. L’état-major de la Fédération française de football n’a pas fait dans le fracassant ce jeudi lors du conseil fédéral extraordinaire, expressément organisé pour mettre un point final à l’affaire des quotas. Les pontes du football français sont pourtant restés en vase-clos pendant quatre heures au lieu de deux, au siège la FFF, dans le XVe arrondissement de Paris.
Mais à leur sortie, en début de soirée, ils n’ont pas levé le voile sur les sanctions qui pourraient toucher les participants à la réunion du 8 novembre 2010. Tout juste se sont-ils excusés pour l’image donnée depuis deux semaines. Parmi les seuls enseignements de la journée, la confiance renouvelée au sélectionneur. Laurent Blanc, que les rapports du ministère des Sports et du duo Patrick Braouezec-Laurent Davenas avaient dédouané, conserve tout son crédit auprès des membres du conseil fédéral.
Un mois supplémentaire pour réfléchir
Mohamed Belkacemi, qui avait enregistré la réunion, n’a lui pas été puni par la FFF. Et pour cause, elle n’en avait pas la possibilité. Cadre d’Etat détaché au football des quartiers, il dépend du ministère des Sports. Pour les autres personnes mises en cause, c’est le flou le plus total. La FFF a simplement expliqué « qu’elle étudiait des procédures disciplinaires » à l’encontre de certains salariés. Mais elle a refusé de donner leurs identités, se réfugiant derrière le droit du travail.
François Blaquart, le DTN (déjà suspendu) et André Prévosto, le directeur général adjoint, qui avait eu connaissance des propos tenus dès le lendemain de la réunion, ont gagné un peu répit. Même si plusieurs médias annonçaient tard jeudi soir qu’une procédure disciplinaire à leur encontre était à l’étude. La FFF se décidera-t-elle enfin à accélérer le mouvement et à retrouver de la fermeté ? Il faudra sûrement attendre l’élection présidentielle du 18 juin. Une échéance qui semble paralyser la Fédération encore un peu plus que d’habitude.
Le titre de l'encadré ici
Le CRAN dépose plainte |||
Dans une tribune publiée ce mercredi sur le site internet du journal Le Monde, le CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France) annonce sa décision de porter plainte dans l’affaire des quotas. Le CRAN reproche notamment au ministère des Sports d’avoir « tout fait pour enterrer l’enquête. » Et pose dès lors un certain nombre de questions non élucidées : « Ces quotas existent-ils vraiment ? Qu'en est-il des graphiques, des listes ou des fichiers qui ont circulé ? Tout cela est-il conforme à la loi ? Y a-t-il eu discrimination, ou incitation à la discrimination raciale, deux chefs d'inculpation également possibles ? » L’affaire pourrait donc prendre une tournure judiciaire alors que les deux rapports avaient repoussé cette possibilité.