Le sport est Charlie : un week-end de solidarité et de soutien

- - AFP
Les présidents de fédérations à la marche républicaine
A l'initiative du CNOSF français, une vingtaine de présidents de fédérations se sont rassemblés ce dimanche afin de participer à la marche républicaine. Etaient notamment présents Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel, Bernard Lapasset, président de l'IRB, Pierre Camou, président de la Fédération française de rugby, Jean-Pierre Siutat, président de la Fédération française de basket ou encore Alain Calmat, ancien patineur et membre de l'Académie des sports. Tous se sont retrouvés autour de Denis Masseglia, président du CNOSF.

Le Graët : « Une journée historique »
Président de la FFF, Noël le Graët a défilé ce dimanche dans sa ville de Guingamp en soutien aux victimes des attentats cette semaine. Il exprime son émotion au micro de RMC. « C’était une journée historique pour Guingamp et pour toute France. On est tous très touchés. Comme partout, c’était une manifestation silencieuse, calme, souligne le Graët. Tous les Guingampais se sont retrouvés avec beaucoup de dignité. Et partout en France, c’est la même chose. Il y a beaucoup de simplicité dans cette manifestation. »
Zebina : « Un jour merveilleux pour la France »
Ancien international tricolore, Jonathan Zebina était parmi les centaines de milliers d’anonymes qui défilaient à Paris ce dimanche. Le défenseur témoigne au micro de RMC : « C’était important pour tout le monde. Ça faisait partie de notre devoir de citoyen. Il y avait un tournant important, et pour qui pouvait, aider de sa présence. Il y avait une grande envie de rassemblement. Tout le monde était là pour défendre cette fameuse liberté d’expression. C’est un jour merveilleux pour la France. Il faut que ce jour serve pour demain. »
Minute de silence et Marseillaise spontanées à Gerland
Partout en France, en plus des grandes marches de rassemblement, les hommages aux victimes se multiplient suite aux attentats qui ont endeuillé la France cette semaine. A Lyon, si 200 000 personnes sont descendues dans la rue, le peuple de Gerland, avant OL – Toulouse, a lancé une minute de silence avant même que le protocole ne l’y invite, puis a entonné une Marseillaise spontanée.
Lizeroux « skie Charlie »
« On est 60 millions de Français. Et 60 millions qui montrent leur solidarité. Ce sont des petits gestes, ce n’est pas grand-chose. La sœur de notre préparateur physique a trouvé ce slogan ‘‘Je skie Charlie’’. Ça résume exactement la situation. On est dans notre monde, on est dans le milieu de la compétition, à l’étranger, mais moi ça m’a beaucoup touché. On a l’impression que le monde part en vrille complet. Et voilà, c’est ce qui permet d’avancer aussi. C’est la solidarité, c’est se serrer les coudes. C’est notre petit geste à nous, les petits skieurs français, à l’égard de toutes les personnes qui ont été touchées de près ou de loin par ces horribles attentats. On espère que ça leur amène un peu de baume au cœur. En tous cas nous on a été touché, on est tous touchés comme tout le peuple français. »
La Lazio Rome soutient Charlie
L’AS Rome affronte la Lazio Rome ce dimanche lors de la 18e journée de Serie A. A l’heure où la France est dans la rue, les joueurs de la Lazio profitent de ce derby pour arborer un maillot en hommage aux victimes des attentats à Paris. « Je suis Charlie », peut-on lire sur la tunique bleue du club romain, habituellement vierge de tout sponsor.

Jonathan Zebina : « Une envie d’espoir »
« Je suis à 50m de la place de la République, à Paris. J’ai senti, à ma façon, que je devais réagir et essayer de participer. Pour montrer qu’il faut qu’on reparte tous ensemble, malgré cette grande tragédie, et qu’on essaye de changer un peu les choses. Chacun le fait à sa manière. Aujourd’hui, la réponse de tous les Français et du monde entier est assez démonstrative de ce dont envie les gens. Une envie d’espoir, une envie de retrouver une certaine normalité après cette tragédie. On n’a pas envie de se montrer vaincu par ce fléau. »
Frédérique Jossinet : « Tout le monde a une pensée pour cette marche de la liberté »
« C’est important que tout le monde soit à la marche. Il faut faire preuve de solidarité. En ce qui me concerne, je n’ai pas peur, je refuse d’avoir peur et qu’on m’impose une non-liberté. C’est important de marcher tous ensemble, Français et Européens, et des personnes du monde entier. La mobilisation mondiale est aussi très importante. Tout le monde ne peut pas être aujourd’hui à Paris. Mais tout le monde a une pensée pour cette marche de la liberté. »
Thierry Bourguignon : « N’oublions pas la police et les civils »
« Tout le monde peut participer aujourd’hui, dans les villages, dans les villes. Moi, je serai avec tous les gens d’Avignon pour dire mon refus de tels actes. N’oublions pas la police et les civils. Il n’y a pas que la presse, même si la liberté de la presse a une ampleur particulière. Il ne faut pas oublier les autres qui, malheureusement, étaient là au moment où il ne fallait pas. »
Jean-Michel Larqué : « Des minutes de silence remarquablement respectées »
« Le monde du sport s’est mobilisé et j’ai été frappé par l’intensité de la mobilisation. Les minutes de silence ne sont pas toujours tout à fait respectées dans certains endroits. Là, elles l’ont été de manière remarquable. Ça fait écho à ce que j’ai entendu sur RMC. A Toulon, je comprends que Bernard Laporte ait eu des poils qui se sont hissés sur les avant-bras, c’était fort. Et puis, il y a eu celle où était associé notre ami Olivier Schwarz à Bordeaux. Cette journée était très particulière. Il faut remercier le mouvement sportif. En football, il y avait peut-être 10 000 matchs samedi et il y a eu 10 000 minutes de silence remarquablement respectées. »
Le sac de Julien Lizeroux
A Adelboden, le skieur français Julien Lizeroux a collé « Charlie » sur son sac.

Charlie Hebdo : la Marseillaise avant un match de NHL à Montréal
Un hommage a été rendu aux victimes des attentats de cette semaine à Paris ce samedi au Canada, avant le début du match de NHL entre les Canadiens de Montréal et les Penguins de Pittsburg. L’éclairage du Centre Bell a été éteint, puis l’hymne français a retenti pendant que les couleurs bleu-blanc-rouge étaient projetées sur la glace. Les 20 000 personnes présentes dans le public se sont levées pour respecter ce moment de recueillement.
Le casque « Je suis Charlie » de Cristobal Huet
Cristobal Huet, gardien de hockey de l’équipe de France et vainqueur de la Stanley Cup avec Chicago (2010), a lui aussi rendu hommage aux victimes des attentats perpétrés en France ces derniers jours. Il a grimé son casque de plusieurs stickers « Je suis Charlie » pour la rencontre entre Lausanne, son club, et le HC Fribourg.
Laporte : « Un grand moment d’émotion »
Bernard Laporte, manager de Toulon, a été très ému par l’hommage rendu par le stade Mayol aux victimes des attentats perpétrés en France ces derniers jours. En plus d’une minute de silence au cours de laquelle tous les joueurs (qui portaient un tee-shirt « Je suis Charlie ») se sont rassemblés, le pilou-pilou, chant toulonnais, a été modifié à la gloire de Charlie. « Je crois que je n’ai rarement eu d’émotions aussi fortes dans un stade, reconnait Bernard Laporte. Et je suis comme vous, j’ai vu beaucoup de matches. C’était un grand moment d’émotion amplement mérité pour ceux qui nous ont quittés. Il y avait une véritable solidarité de tous. Et ça montre que le sport est capable de rassembler et de fédérer. Ce qu’ont fait les joueurs de se mélanger, c’était très fort, c’était une bonne image pour notre sport. On n’est pas là pour rechercher une image mais ça montre bien qu’ils avaient vraiment envie de leur rendre hommage. C’est aussi simple que ça. »
La célébration hommage de Gomis
Après l’égalisation de Swansea sur laquelle il a été impliqué, ce samedi à West Ham, Bafétimbi Gomis a célébré ce but en déployant un drapeau français. Un symbole en hommage aux victimes des attentats perpétrés en France ces derniers jours et notamment au sein de la rédaction de l’hebdomadaire satirique, Charlie Hebdo.

Rudi Garcia, des stylos en hommage à Charlie Hebdo
Rudi Garcia, entraîneur de l’AS Rome, a eu une attention toute particulière en disposant des crayons sur chacune des chaises de la salle de presse, ce samedi avant la conférence d’avant-match. Une affiche « Je suis Charlie » a également été disposée sur son pupitre en hommage aux attentats perpétrés ces derniers jours en France et notamment contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. « Je voulais donner à chaque journaliste un stylo comme symbole de liberté », a expliqué le technicien français.

Une minute de silence à Madrid
Une minute de silence a été respectée à Madrid avant le coup d'envoi du match de Liga entre le Real et l'Espanyol Barcelone, en mémoire des victimes des attentats à Paris cette semaine.

En Corse, « Semu tutti Charlie »
Sur l’île de beauté, où le SC Bastia reçoit le PSG ce samedi (17h) lors de la 20e journée de Ligue 1, le quotidien Corse Matin revient largement sur les prises d'otage de vendredi et montre sa solidarité avec le désormais célèbre « Nous sommes Charlie » en écrivant en Corse à la Une : « Semu tutti Charlie ». Le même message est également écrit sur les panneaux de circulation entre l'aéroport et le centre-ville de Bastia. Au-delà de la minute de silence, les Bastiais et les Parisiens joueront avec un brassard noir.
Emotion à Toulon
Toulon reçoit le Racing-Métro 92 ce samedi à Maillol à l’occasion de la 16e journée de Top 14. Une rencontre dont Patrick Poivre d'Arvor a donné le coup d'envoi fictif, pour symboliser la liberté de la presse. Président du RCT, Mourad Boudjellal a choisi de rendre hommage aux victimes des attentats à sa manière. Toulon a ainsi présenté les joueurs sur l’écran de Maillol en attribuant à tous le prénom Charlie. Le traditionnel chant toulonnais Coupo santo a été remplacé par l’Estaca, un chant catalan synonyme de liberté. Le célèbre Pilou Pilou a lui été conclu d’un « Parce que Charlie ».
La chanson de John Lennon « Imagine » a également été diffusée dans le stade. Très émouvante, la minute de silence a été suivie d’une minute d’applaudissements puis d’une Marseillaise spontanée. Mourad Boudjellal est lié d’une manière particulière à la disparition des dessinateurs de Charlie Hebdo puisqu’il a été l’éditeur de Tignous et de Charb, au milieu des années 90.
Brahim Asloum :
« Ça a été trois jours de boule au ventre. Je suis blessé, comme 66 millions de Français. Je n’ai pas tout compris. J’avais déjà vécu un traumatisme en 1995 (les attentats de Saint-Michel, ndlr). J’étais tout jeune. Ma communauté était visée par des abrutis. Il faut retirer du positif de ces évènements. La France est un pays uni, un pays libre. J’espère que tout le monde sera au rassemblement dimanche. Je suis Français de confession musulmane, fier, républicain. Je n’accepte pas ce qui s’est passé. Ce n’est pas ce que mes parents m’ont inculqué toute ma jeunesse. »
Denis Masseglia (président du CNOSF) :
« Le monde du sport se mobilise avec ses valeurs ses mots. Dimanche, nombreux seront les sportifs à défiler en France, comme le reste des concitoyens. Les sportifs sont des gens qui ont à cœur de défendre un certain nombre de valeurs, républicaines (Liberté, égalité, fraternité) mais aussi celles du CIO, excellence, amitié, respect. On est uni pour dire que l’on est debout. On ne doit pas renoncer, on ne doit pas avoir peur. Le meilleur message par rapport à ceux qui ont laissé leur vie pour défendre la liberté d’expression, c’est de montrer que l’on est uni ensemble, solidaire et qu’on a envie d’un monde fraternel, avec ce lien auquel le sport contribue de manière importante dans notre pays. »
Rolland Courbis :
« Tout le monde est plus remonté qu’abattu. Ça me fait plaisir et ça me redonne mon optimisme. Je sens que tout le monde s’est senti concerné et a réalisé que ça pouvait très bien arriver à nous même ou des très proches. »
Eric Di Meco :
« Je me suis posé beaucoup de questions. Je me suis demandé pourquoi il y avait un match. Je me suis demandé si j’allais pouvoir commenter ce match entre Montpellier et Marseille (2-1). Mais si tu ne vis plus normalement, ces gens-là ont gagné. J’ai essayé de me convaincre que c’était la bonne solution. Je reste persuadé que le sport est un vecteur social important. Il y a beaucoup de gamins qui sortent de de la rue grâce au sport. »
Denis Charvet :
« J’étais au stade pour Stade Français-Castres hier soir. Après la minute de silence, il y a eu une Marseillaise collégiale et spontanée qui a été extraordinaire. Tout le monde s’est levé dans le stade et j’ai encore des frissons en le disant. C’est la preuve d’un élan de solidarité et de fraternité qui est assez incroyable face à la tragédie et à la barbarie. Je n’ai pas eu l’habitude de chanter la Marseillaise quand j’étais joueur. Là, je l’ai chantée spontanément. »
Mourad Boudjellal :
« Ce qui nous rapproche est beaucoup plus important que ce qui nous sépare. Dans un stade de sport, la magie, c’est que dans la tribune, personne ne cherche à savoir la couleur de peau de son voisin. La seule chose qui nous intéresse, c’est de savoir s’il vit les mêmes émotions que nous. Tout le monde enlève son costume à l’entrée du stade. On devient tous les mêmes. Un magistrat peut parler à un voyou. »
Jacques Monclar :
« A travers le sport, on se doit de continuer à faire les choses naturellement et dans le partage. Le sport est partage. Ce partage, il est là, quelle que soit la catégorie socio-professionnelle, la race, la couleur, la religion. C’est aussi simple que ça. Ce ne sont pas des mots en l’air. C’est prouvé depuis des dizaines d’années. Dans l’histoire du sport, le métissage est tellement évident. L’horreur a réveillé le pays. J’espère qu’on va faire perdurer cet esprit. Et que nous en sport, on sera exemplaire dans ce domaine. Au Paris-Levallois ce soir, ce sera une minute d’applaudissements face à Strasbourg. On dira un mot et on jouera en noir. »
Stéphane Diagana :
« Il y avait beaucoup de gens à Nice ce samedi matin, pour un grand rassemblement. L’ambiance était au recueillement et à la colère. Il y avait un mélange des deux. L’envie d’afficher une volonté farouche de dire non à cette barbarie. Tout le monde était dans cet esprit-là. Il y avait beaucoup de monde, c’était très émouvant. »
Gonzalo Quesada (entraîneur du Stade Français) :
« On avait beaucoup les gens qui allaient nous regarder en zappant avec des choses tragiques (pour le match contre Castres vendredi, ndlr). On avait aussi le devoir de montrer une certaine fierté à tous les Parisiens. Donc je crois que ça a servi. Ça a fait qu’on a eu un vestiaire assez calme. Je crois que dans un autre contexte, ça aurait pu faire une grosse fête. Là, c’était juste un vestiaire plein de fierté, de satisfaction, de respect par rapport au moment qu’on traverse. »
Thomas Fanara (skieur) :
« Je l'avait dit vendredi, j'avais annoncé que je ferais quelque chose. J'ai écrit un petit truc sur mon casque. C'est bien de donner de l'importance à une course de ski mais la moindre des choses, c'est de montrer qu'on y pense et qu'on est solidaire. »
Victor Muffat-Jeandet (skieur) :
« On a vécu ça un peu de loin, parce qu’on était à l'étranger cette semaine, et on ne se rend pas bien compte de la réalité. Mais on essaye de leur apporter un peu de notre pensée et de notre soutien. C'est quand même des gens qui essayaient de rendre le monde meilleur. Il ne faut pas les oublier. Personnellement, je suis touché par le mouvement de solidarité en France. On a notre course. On doit être concentré. On a préparé les autocollants. Ce n'est pas beaucoup mais on voulait le faire. »
Jason Lamy-Chappuis :
« On est tous touché par rapport aux attentats qu’il y a eu. On est solidaire par rapport aux familles des journalistes de Charlie Hebdo et aux policiers. Il fallait que je fasse une petite chose pour montrer ma solidarité donc j’ai marqué « Je suis Charlie » dans mon gant et je l’ai montré à la caméra à l’arrivée. C’est juste un petit mot de soutien par rapport à cette affaire. C’est la première fois que je vois des prises d’otage comme ça. On voit les images à la télé et on se dit que ça pourrait être nous. On voit qu’il y a une solidarité de tout le peuple français. On en discute dans l’équipe, on en parle beaucoup et ça nous soude. »
Alexis Pinturault (skieur) :
« Sur le casque, j'ai écrit "Je suis Charlie". J'espère que ça se verra encore mieux à la deuxième manche. C'était sympa de le faire pour montrer notre solidarité envers les victimes des évènements. »
