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Les belles histoires du foot: il marque le penalty le plus important de son pays… en chantant

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Pendant les Fêtes, RMC Sport enfile ses habits de conteur, pour vous narrer quelques très belles histoires dont le football a le secret. On ouvre la saga avec le fabuleux parcours de la Zambie à la CAN 2012, achevé sur une séance de tirs au but épique.

L’histoire fait partie de celles qui semblent écrites à l’avance. En 2012, 19 ans après un crash d’avion qui a décimé l’équipe nationale, la Zambie va remporter, contre toute attente et dans des circonstances presque irréelles, sa toute première CAN, au terme d’une séance de tirs au but exceptionnelle.

Les Chipolopolo se sont hissés en finale après un très joli parcours, en devançant la Guinée, la Libye et le Sénégal en poule, le Soudan en quart (3-0) et le Ghana en demie (1-0). En finale les attend la Côte d’Ivoire de Didier Drogba, Gervinho et Yaya Touré, promis à la victoire. La rencontre se dispute à Libreville, à quelques pas du lieu du crash de 1993. Un puissant symbole pour la nouvelle génération zambienne, qui se rend sur les lieux du drame la veille du match.

12 février 2012, jour de match. La Zambie résiste. Didier Drogba rate un penalty en deuxième période. Et les Boulets de cuivre (faut pas chercher à comprendre) les poussent jusqu’à la séance de tirs au but. Dans le stade d’Angondjé de Libreville, l’ambiance est électrique, et la tension atteint son paroxysme après les… quatorze premiers tirs, tous réussis. Les Zambiens sont réunis dans le rond central, en rangs serrés, chantant l’hymne national, le fameux Chipolopolo, aux paroles sacrées.

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"Laisser Dieu décider était ce qu'il y avait de mieux à faire"

Kolo Touré, huitième tireur ivoirien, s’avance alors, et voit son tir détourné par le gardien. Premier échec de la série, et balle de match pour la Zambie. Les chants des joueurs, à genoux au milieu de terrain, redoublent. Mais la frappe de Rainford Kalaba s’envole. Au tour de Gervinho, qui avait refusé de prendre le tir précédent. Le visage fermé, il s’élance, et dévisse complètement. Dix-huitième tireur, et nouvelle balle de match. Celle-là est pour Stoppila Sunzu.

Le défenseur de 22 ans avance jusqu’à la surface, sans s’arrêter de chanter. Cinq pas de recul, toujours en chantant. Course d’élan, en chantant. Et enfin la frappe, le pied d’appui qui se dérobe, Sunzu manque de tomber en arrière, mais le tir est gagnant. La CAN est pour la Zambie. Historique. « Je devais obtenir de Dieu qu’il m’aide à délivrer mon pays, décrira Sunzu après coup comme le rapporte Ben Lyttleton dans son ouvrage, Onze mètres, la solitude du tireur de penalty". Je ne pensais pas vraiment au penalty. J’ai tout mis dans les mains de Dieu. Le seul travail d’un tireur de penalty est de savoir où il veut mettre le ballon puis de le frapper correctement. Si vous y parvenez, le gardien sera trop court même s’il choisit le bon côté. Laisser Dieu décider était ce qu’il y avait de mieux à faire. » C'était écrit.

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Alexis Toledano