"Les joueurs surveillent leur langage", comment les caméras sur les arbitres réduisent les violences dans le football amateur

Le football amateur encore touché par la violence. Samedi, le père d’un jeune joueur a été grièvement blessé lors d’une violente agression pendant un tournoi U11 organisé par le club de Roquettes, au sud de Toulouse. Des parents et spectateurs ont envahi le terrain et "se sont battus devant les enfants qui sont très choqués" et s'en sont également pris à un éducateur bénévole d'un des deux clubs qui a été "roué de coups" et "aura probablement plusieurs jours d'ITT", rapporte la coprésidente d’un des deux clubs. Cette agression est intervenue au lendemain de la présentation, vendredi, du plan de la Fédération française de football (FFF) pour lutter contre ces dérapages réguliers.
"Ils ont beaucoup plus de respect vis-à-vis de l’arbitre"
La majorité des mesures, qui seront mises en place dès la saison prochaine (2025-2026), vise à protéger les arbitres. Ainsi, l'installation de caméras embarquées sur les arbitres sera davantage généralisée sur les matchs identifiés à risque. Le dispositif a été testé dans trois districts (Loire, le Grand Vaucluse et Moselle) qui ont constaté un vrai impact. "Depuis deux ans nous l'expérimentons, et on peut dire que les résultats sont excellents", confie sur RMC, Christophe Benoit, président du district du Grand Vaucluse. "Avec les caméras, nous avons eu trois incidents mineurs alors que sans les caméras on a des incidents. Nous essayons de cibler au maximum les matchs à risque et nous équipons l'arbitre de ces caméras embarquées, le résultat est très intéressant."
Les joueurs, prévenus en amont, changent leur comportement. "L'arbitre en fait part aux acteurs en leur disant qu'ils vont être filmés et leur comportement change du tout au tout", explique encore Christophe Benoit. "Ils ont beaucoup plus de respect vis-à-vis de l’arbitre, surveillent beaucoup plus leurs paroles et leurs attitudes. Le résultat est net."
Le carton blanc, des temps morts dans les surfaces de réparation...
Il salue aussi d’autres mesures de la FFF comme le carton blanc, qui exclut temporairement (dix minutes) un joueur en cas de mauvais comportement. "Le carton blanc, nous l'expérimentons depuis plus de 20 ans, on peut dire que c’est efficace aussi puisque le joueur regagne le banc de touche et la tension baisse pendant dix minutes et quand il reprend son attitude est différente", a-t-il constaté. Il n’a pas, en revanche, essayé le temps mort imposé aux équipes dans leur surface de réparation respective en cas de moment de tension.
La FFF va aussi imposer les capitaines comme les seules personnes autorisées à s’adresser à l’arbitre, la mise en place d’un permis à points pour les entraîneurs et des formations pour la gestion de conflits entre entraîneurs et dirigeants.
Christophe Benoit constate, lui, surtout l’intrusion toujours plus néfastes des parents au bord du terrain. "Les parents sont de plus en plus proche, investissent sur l'avenir de leurs enfants en pensant qu'ils seront professionnels et assureront le bonheur de toute la famille sur le plan financier. Des collègues ont mis en place des huis clos pendant des entraînements et matchs. C'est sûrement une solution mais c'est bien dommage parce qu’assister à un match doit rester un plaisir. C’est gâché par le comportement de certaines personnes qui ne savent plus se tenir parce qu’elles veulent à tout prix que leur enfant réussisse."