
Di Stefano : La légende du Real Madrid en 10 dates

Alfredo Di Stefano - -
Alfredo Di Stefano est décédé ce lundi à l’âge de 88 ans, des suites d’une attaque cardiaque. Le Real Madrid a déploré la perte du « meilleur joueur de tous les temps ». Huit titres de champion d’Espagne, cinq Coupes d’Europe consécutives et une Coupe intercontinentale, pour un total de 418 buts en 518 matches et 11 saisons : voilà le bilan titanesque de Di Stefano au Real Madrid.
1953 : son arrivée à Madrid
Après 294 matches, il quitte la Colombie pour revenir en Argentine, bien décidé à abandonner le football. Mais Di Stefano fait rêver l’Espagne, provoquant une âpre bataille entre le FC Barcelone et le Real Madrid. Après plusieurs mois de négociations, il finit par faire ses débuts sous le maillot madrilène le 27 septembre à Santander. Un premier match convaincant puisqu’il inscrit déjà son premier but. Cette saison-là, le Real terminera champion d’Espagne. Di Stefano inscrit 27 buts en 28 rencontres.
1956 : la première Coupe d'Europe
Le Real Madrid soulève le première Coupe d’Europe de l’histoire en 1956. Le Stade de Reims menait pourtant 2-0 après seulement dix minutes de jeu. Mais le but de Di Stefano (14e) remet les Madrilènes sur de bons rails. Ils finissent par s’imposer au terme d’un match riche en suspense et en buts (4-3). Cette même année, l’attaquant obtient la nationalité espagnole.
1957 : le premier Ballon d'or
Un titre de champion d’Espagne et une deuxième Coupe d’Europe pour le Real Madrid en 1957 : un doublé qui assoit la légende Di Stefano. Avec 31 buts en 30 matches de Liga, un but en finale européenne face à la Fiorentina (2-0) et des débuts probants en sélection, l’attaquant décroche un logique premier Ballon d’Or. Il devance Billy Wright (Wolverhampton), Raymond Kopa et Duncan Edwards (Manchester United).

1959 : le second Ballon d'or
Les titres de champion d’Espagne s’enchainent pour le Real Madrid. Mais jamais Di Stefano ne semble rassasié. En 1959, il marque une nouvelle fois en finale de Coupe d’Europe (2-0 face à Reims), pour offrir au Real un quatrième trophée. Il termine également meilleur buteur de la Liga (23 buts en 28 matches). Une saison récompensée par un second Ballon d’Or, devant Raymond Kopa et John Charles.
1960 : la passe de cinq
Une cinquième Coupe d’Europe consécutive pour le Real, mais surtout pour Di Stefano, qui s’offre même un triplé en finale face à Francfort (7-3). Mais cette année-là, la Maison Blanche décroche aussi la première Coupe intercontinentale en battant Peñarol, vainqueur de la Copa Libertadores (5-1).
1962 : année noire
Alors que tout lui sourit depuis son arrivée dans la capitale espagnole, Di Stefano va connaitre une année plus compliquée. 1962, c’est d’abord une défaite en finale de Coupe d’Europe face à Benfica. Mais c’est surtout une désillusion internationale : l’Espagne s’apprête à disputer le Mondial au Chili avec dans ses rangs Di Stefano, conscient qu’il s’agit là de sa dernière chance de disputer une phase finale. Mais lors de l’avant-dernier match de préparation, le double Ballon d’Or est victime d’une déchirure musculaire. Il espère être remis pour un éventuel second tour… Un stade que la Roja ne parvient pas à atteindre. Di Stefano n’aura donc disputé aucun match de Coupe du Monde.
1964 : les adieux au Real
Une huitième place en championnat et une nouvelle finale perdue en Coupe d’Europe : cette saison en demi-teinte sera sa dernière au Real. Les tensions avec Miguel Muñoz sont grandissantes, à tel point que l’entraineur refuse désormais de le faire jouer. Le club propose au joueur d’arrêter sa carrière et d’entrer dans le staff technique mais Di Stefano refuse. A 38 ans, il rejoint l’Espanyol Barcelone où il disputera deux saisons supplémentaires, avant de mettre un terme à sa carrière.
1982 : le retour à Madrid
Il faudra attendre 18 ans pour revoir Di Stefano dans les rangs du Real Madrid. Mais en tant qu’entraineur cette fois : une reconversion entamée dès 1967 à Elche. Un passage par Boca Juniors, Valence, le Rayo Vallecano et River plus tard, il rentre donc à la Maison Blanche. La saison des deuxièmes places : vice-champion d’Espagne, finaliste de la Coupe du Roi, de la Coupe de la Ligue et de la Supercoupe d’Espagne. Pas de titre non plus en 1984, ce qui lui fera dire qu’ils sont les « Poulidor du football ».
1989 : le « Super Ballon d'Or »
Alfredo Di Stefano restera dans l’histoire comme l’unique lauréat d’un « Super Ballon d’Or ». Pour ce prix spécial qui consacre le meilleur joueur des 30 dernières années, il devance Cruyff et Platini.
2000 : à jamais au Real
Le Real Madrid consacre sa légende. En 2000, Alfredo Di Stefano est nommé président d’honneur du Real Madrid : un rôle honorifique qui lui tient à cœur puisque l’attaquant veille à rester proche de tous les présidents et joueurs. En témoignent les visites de Florentino Pérez à l’hôpital dans ses dernières heures ou encore l’hommage de la nouvelle génération madrilènes, incarnée par Karim Benzema.
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