Il faudra compter avec l’Atlético

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Prologue de la saison ibère, la Supercoupe espagnole aura accouché d’un choc rugueux, tendu et incertain jusqu’au coup de sifflet final. Après avoir accroché le nul à l’aller (1-1) à Bernabeu mardi, l’Atlético a confirmé son ascendant sur sa pelouse de Vicente Calderon ce vendredi. Grâce à un but inscrit dès la 2e par le nouveau déménageur Mario Mandzukic, les hommes de Diego Simeone s’imposent (1-0) au terme d’une rencontre plus enlevée qu’il y a trois jours. L’Atlético soulève le trophée pour la deuxième fois de son histoire.
Malgré les départs de Diego Costa, Filipe Luis, Courtois, Villa ou encore Adrian Lopez, la philosophie n’a pas beaucoup changé du côté de Calderon. Sur son banc, Diego Simeone n’a pas baissé en température. Le coach argentin aura tenu 28 minutes avant d’exposer quelques vérités au 4e arbitre qui passait par là. Tactile, Simeone n’a pu s’empêcher de tapoter la tête de l’officiel, geste qui lui a valu illico un séjour en tribune. Une expulsion loin de calmer l’ardeur du bouillant entraineur, que l’on a vu haranguer ses troupes sans discontinuer, sous l’œil amusé et conquis des supporters.
Griezmann, tout pour réussir
A l’image de Simeone, l’Atlético, toujours aussi dur sur l’homme, a imposé un énorme défi physique à une équipe du Real privée de Ronaldo au coup d’envoi. Préservé suite à sa contracture subie à l’aller, le Portugais est entré à la pause, sans parvenir à créer de grosses différences malgré quelques inspirations. Ecarté en raison d’un départ annoncé (Manchester United ?) comme de plus en plus imminent, Angel di Maria manquait également à l’appel. Son successeur désigné, James Rodriguez a plutôt séduit. Le Colombien a de la classe et son potentiel impressionne. Ses échanges avec Benzema augurent de belles promesses, mais c’est bien l’Atlético qui s’est créé les plus occasions ce soir. Raul Garcia a touché la barre (49e) puis manqué de peu le cadre (56e) d’une superbe frappe enroulée. Une quart d’heure plus tard, c’est un coup de canon de Koke qui frôlait la lucarne de Casillas (71e).
Dans ce match de durs (10 cartons jaunes, un rouge pour Modric 90e), un homme a marqué les esprits par la finesse de ses prises de balle. Titularisé pour la première fois en match officiel avec les Colchoneros, Antoine Griezmann semble déjà dans son jardin à Vicente Calderon. L’ailier de poche tricolore court partout, intelligemment, et se rend disponible en permanence. Il confirme qu’en décidant de rallier Madrid, il a fait le bon choix. Si cet Atlético ressemble énormément à celui de l’année dernière, il apporte une subtilité qui élargit la palette des vice-champions d’Europe. C’est d’ailleurs sur l’un de ses remises que Mandzukic a ouvert le score, sous les yeux d’une paire Varane – Ramos pas vraiment impériale. L’exceptionnelle saison 2013-2014 n’était pas un leurre, il faudra compter avec l’Atlético cette année encore.