Inscription de Dani Olmo: la droite espagnole et le Real Madrid croient au complot entre les indépendantises et Pedro Sanchez

Florentino Perez, président du Real Madrid, avec Isabel Ayuso, présidente de la communauté autonome de Madrid et membre du PP, célébrant la Liga à la mairie de Madrid, le 12 mai 2024. - ICON SPORT
L'affaire Dani Olmo prend une étonnante tournure politique. L'inscription du milieu offensif et du jeune Pau Victor a généré une vague de critiques dans la presse madrilène, à laquelle le PP, parti espagnol de droite conservatrice s'est joint. Tous pointent du doigt le fait que le Conseil supérieur du sport, qui a autorisé son inscription suite à une mesure conservatoire prise mercredi, dépend du gouvernement espagnol et donc de Pedro Sanchez, premier ministre de l'Espagne et de gauche. Alors même que ce CSD fonctionne de manière autonome et ne reçoit pas d'ordres de l'exécutif de l'État.
Borja Sémper, porte-parole du PP, s'est exprimé quelques minutes seulement après la résolution prise par le CSD: "Cette décision du gouvernement, contraire à la règle et aux critères de la Fédération et de la Liga, constitue un traitement de faveur pour un club et dénature la compétition. Je doute fort que cette amnistie aurait été accordée à un club plus petit." Sur les réseaux sociaux, Sémper a également partagé un message dénonçant le fait que le CSD a outrepassé le contrôle économique de la Liga.
Un complot de la gauche contre la droite, dont les dirigeants du foot espagnol sont issus
Une colère que partage la presse madrilène, qui se déchaine contre le CSD. Le journaliste Alfredo Relaño parle dans AS d'un prétendu "compromis" du gouvernement espagnol avec la Catalogne: "Qu'on le veuille ou non, cela intervient à un moment où la complaisance du gouvernement Sánchez à l'égard de la Catalogne suscite la jalousie d'une grande partie de la population."
Dans Marca, le directeur des publications Juan Ignacio Gallardo écrit que le CSD met "en œuvre une résolution aussi fortement teintée d'idéologie dans le but suspect d'attaquer les présidents de la RFEF et de LaLiga, Louzán et Tebas, parce qu'ils ne sont pas des partisans du PSOE (parti de gauche actuellement majoritaire au parelement espagnol". Javier Tebas, ancien militant de Fuerza Nueva, un parti franquiste, a toujours évoqué sa proximité avec la droite espagnole, allant jusqu'à clamer qu'il voterait pour Vox en 2019.
Pedro Sanchez pointé du doigt à tord
Rafael Louzan, récemment élu à la tête de la fédération espagnole de football, est lui aussi proche de la droite: ancien homme politique et membre du PP, élu à la tête du conseil provincial de Pontevedra pendant treize ans avant d'être condamné à deux ans de prison et huit ans d'interdiction de toute fonction publique pour un délit d'escroquerie. Florentino Perez a lui aussi un passé d'homme politique de droite, évoluant au sein de l'administration publique avec la carte de l'Unión de Centro Democrático, un parti de centre droit.
"Le fait que le club bénéficiaire soit (curieusement) le FC Barcelone ne fait qu'accroître les conjectures de ceux qui l'interprètent comme une servilité à l'égard des partis catalans partenaires du gouvernement", surrenchérit Juan Ignacio Gallardo. Le PSOE de Pedro Sanchez a effectivement dû faire coallition avec les partis indépendantistes afin d'obtenir la majorité au parlement. La droite nationale alliée au Real Madrid insiste que ce lien entre les indépendantistes et le gouvernement socialste espagnol aurait permis au Barça de faire pression pour obtenir l'inscription de Dani Olmo. Alors même que le CSD, organe du ministère des Sports, est totalement indépendant et autonome.
Puigdemont mentionné
Un journaliste de la COPE, Paco González, est même allé encore plus loin."Laporta a appelé Puigdemont et Puigdemont a appelé Sánchez", assure-t-il, sous-entendant que l'ancien leader du mouvement catalan indépendantiste aurait joué un rôle auprès de l'actuel Premier ministre, avant de souligner qu'il s'agit d'une supposition et qu'il ne peut pas garantir que cela se soit produit. "Ce qui est clair pour moi, c'est qu'il s'agit d'une décision politique et non juridique", conclut-il malgré tout.