La greffe du foie, une « intervention lourde »

Eric Abidal - -
Un an après avoir déjà été opéré d’une tumeur, Eric Abidal subira une transplantation du foie dans les prochaines semaines. « C’est une intervention lourde, explique le Dr Safi Dokmak, chirurgien hépatique à l’Hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine). Mais ce n’est pas une opération risquée. Il faut changer, enlever le foie et lui en donner un autre qui n’est pas atteint par la maladie. » Le Français restera plusieurs heures au bloc opératoire. « Six à dix heures » estime le Professeur Pierre Balladur, de l’hôpital Saint-Antoine (Paris).
Et il ne pourra quitter l’hôpital où il sera opéré (Barcelone, Madrid, Paris ?) qu’au bout de deux à trois semaines. « Pour tolérer le greffon, éviter le rejet, il faut avoir un traitement immunosuppresseur », indique le Pr Balladur, qui n’imagine par le joueur retrouver l’intégralité de ses moyens physiques avant « au minimum six mois ». « En général, le malade reprend une vie normale en quelques mois, ajoute le Dr Dokmak. Pour un sportif, je ne peux pas vous répondre. Il n’y a pas assez de données, d’exemples, sur ce point. »
« Des patients font des marathons »
Si les spécialistes manquent de références pour les sportifs de haut niveau et qu’Eric Abidal a déjà tiré un trait sur l’Euro, « 85 % des patients ont une réhabilitation socio-professionnelle normale et il y a des compétitions de patients transplantés ou des patients qui font des marathons », indique le Pr Balladur. Pour le Français, un retour rapide dépendra en premier lieu de la date de son opération. « Il faut soit un donneur cadavérique, soit un donneur vivant, de sa famille. Si c’est un donneur vivant, ça peut aller vite », selon le Dr Dokmak.
Eric Abidal serait sur la liste des malades en attente de greffe depuis un an. Le choix fait par le Barça et le joueur de communiquer ce jeudi pourrait signifier que le calendrier s’accélère. D'après des sources proches du Français, après son dernier examen à l’hôpital, des fuites l’ont incité à maitriser lui-même la divulgation de l’information. Son premier combat, l’année dernière, le Français l’avait livré avec la plus grande réserve médiatique. Dans ces moments-là, l’énergie est précieuse.