
Luka Romero, 15 ans, pourrait devenir le plus jeune joueur de l'histoire de la Liga
Les observateurs le décrivent comme un surdoué balle au pied, mais il va également lui falloir être très, très solide dans sa tête, vu la pression environnante... Ce lundi après-midi, la fuite du groupe retenu par Majorque pour son déplacement à Villarreal mardi en Liga – un événement a priori anodin – a créé une petite sensation de l'autre côté des Pyrénées. Parce que le coach de l'équipe, Vicente Moreno, a retenu pour la première fois un certain Luka Romero avec les professionnels. Et parce qu'à 15 ans et 7 mois, ce phénomène pourrait devenir demain le plus jeune joueur de l'histoire du championnat d'Espagne.
Luka Romero, c'est une tête d'ado à qui on donnerait une petite vingtaine d'années, une longue chevelure brune qui ferait presque penser à une coupe mulet, et un surnom, peu original mais pour le moins flatteur: celui de "Messi mexicain". Mexicain, mais cela aurait pu être argentin, ou espagnol, le milieu offensif possédant les trois nationalités. Ce qu'il doit à son papa.
A sept ans, il impressionne Dani Alves sur une plage d'Ibiza
Luka est le fils de l'Argentin Diego Romero, un ancien milieu à la carrière modeste, passé notamment par Quilmes à la fin des années 90, puis par l'Alacranes de Durango – ce qui explique qu'il soit né au Mexique en novembre 2004 – avant de finir sa carrière aux Baléares, ce qui fait que Luka a atterri sur l'archipel espagnol dès l'enfance.
C'est d'ailleurs à Formentera que le meneur de jeu a tapé ses premiers ballons avec son jumeau Tobias, gardien de but, avant de passer par Sant Jordi et de signer au RCD Majorque, le gros club du coin, dès 2015. Luka a alors dix ans, et a déjà droit à son portrait sur le site du quotidien sportif As. A l'époque, le média explique que Romero est suivi par le Real Madrid, le Barça, Séville et Villarreal, et relate une drôle d'anecdote: à sept ans, alors qu'il jouait au foot sur une plage d'Ibiza et venait d'enchaîner une série de plusieurs centaines de jongles, Luka Romero avait tapé dans l'oeil d'un célèbre touriste de passage, le Brésilien Daniel Alves. Estomaqué par la technique de l'enfant, le défenseur du Barça était allé jouer avec lui sur le sable (à partir de 18'10'' ici), et avait lancé aux paparazzis: "C'est lui qu'il faut prendre en photo, c'est Léo Messi."
"Un gaucher, rapide, malin, très compétiteur", qui s'entraîne avec l'équipe A depuis la fin du confinement
Seul l'avenir dira si Luka Romero sera capable de marcher sur les pas du sextuple Ballon d'or, ou même d'accomplir ne serait-ce qu'un dixième de ses exploits, mais toujours est-il que depuis la fameuse rencontre avec Alves, le garçon, qui a choisi de représenter l'Argentine et a déjà évolué avec la sélection U15, a confirmé chez les jeunes.
"C'est un gaucher, rapide, malin, très compétiteur, décrivait récemment dans les colonnes d'As Dani Pendin, entraîneur adjoint à Majorque. C'est le prototype du numéro 10 argentin. Nous le surveillons depuis qu'il a 12 ans, mais nous n'avions jamais voulu le faire monter jusqu'à présent car il fallait le protéger. Il a fait des choses incroyables dans les catégories de jeunes, mais physiquement, il n'était pas complètement développé et cela risquait de causer des problèmes s'il rencontrait des joueurs séniors. Désormais, vous pouvez voir que ses jambes et son corps ont bien commencé à se former. Cela doit aider d'avoir un père footballeur."
Depuis le 1er juin, Luka Romero s'entraîne donc avec l'équipe première de Majorque, où il aurait fait forte impression. Certains espéraient le voir sur le banc contre Barcelone samedi dernier, mais c'est donc au Stade de la Ceramica, l'antre de Villarreal, qu'on devrait l'apercevoir pour la toute première fois. Alors qu'il n'a même pas 16 ans, et donc pas encore de contrat professionnel… Ce qui ne devrait être qu'une histoire de mois. "Il vient d'une famille humble, sérieuse, indiquait la semaine passée à ARA le journaliste Paco Natera, qui observe Romero depuis des années aux Baléares. Son père l'aide à garder les pieds sur terre et à progresser. Si personne ne cherche à trop précipiter son développement, tout porte à croire qu'il sera un grand joueur."