Pourquoi Iniesta n’est plus incontournable

Pilier du Barça et de la sélection espagnole lors de ces dix dernières années, Andres Iniesta ne joue pas à son meilleur niveau depuis le début de la saison. Les statistiques du milieu de terrain le prouvent : il n’a ni marqué ni donné la moindre passe décisive en Liga ou en Ligue des champions. Marqué par le naufrage espagnol lors de la dernière Coupe du monde au Brésil et fragilisé par un corps de plus en plus blessé, Andres Iniesta perd petit à petit son statut de leader du milieu du Barca au point de ne plus être incontournable. Explications.

Inutile de rappeler le palmarès d’Andres Iniesta avec le Barca ou la sélection espagnole. Depuis dix ans, l’international a raflé tous les trophées possibles, de la Ligue des champions (3 fois) à la Liga (6 fois) en passant par la Coupe du monde (2010) et le championnat d’Europe des nations (2008 et 2012). Taulier de ces deux équipes, le génie de poche barcelonais a ébloui maintes fois la planète football par ses gestes, sa classe et son sang-froid. Mais depuis la fin de saison dernière et bien, avant le Mondial, Iniesta n’est plus que l’ombre de lui-même. Avec aucun but et aucune passe décisive en Liga comme en Ligue des champions, « Don Andres » vit l’un de ses plus cauchemardesques débuts de saison.

L’intéressé ne s’en cache pas et l’a d’ailleurs confié fin 2014 au Mondo Deportivo, qu’il souhaitait vraiment oublier l’année écoulée. « Perdre la Liga lors du dernier match face à l’Atlético a été l'un des moments les plus décevants que j’ai vécus dans ma carrière, expliquait-il alors. Je garde aussi un mauvais souvenir de la Coupe du monde au Brésil avec l'Espagne (élimination dès la phase de poules, ndlr). Ce n’était pas une grande année et j'espère que cela va changer en 2015. » Visiblement touché psychologiquement, l’unique buteur de la finale de la Coupe du monde 2010 est peu décisif. Pire, il ne soutient pas la comparaison avec ses compères du milieu de terrain, Sergi Busquets et surtout le Croate Ivan Rakitic.

Des nouveaux venus qui s’imposent

S’il est toujours indiscutable en sélection, son statut en club a quelque peu évolué. Depuis l’arrivée du milieu croate du FC Séville, Ivan Rakitic, la donne a changé. Très apprécié par Luis Enrique pour sa faculté à allonger le jeu et apporter une alternative au « Tiki-Taka » barcelonais, Rakitic est très souvent titulaire dans l’entrejeu des Blaugrana. Il a même été aligné plus de fois cette saison que le champion du monde 2010, soit 32 (dont 26 titularisations) contre 25 matches pour Iniesta (seulement 21).

L’arrivée du Croate était prévue à l’origine pour remplacer Xavi, en fin de carrière. Pas pour pallier une baisse de forme d’Iniesta... Une baisse de forme qui s’explique aussi par un physique qui répond de moins en moins, à bientôt 31 ans

Un corps de plus en plus fragile

Rarement éloigné des terrains depuis le début de sa carrière, Iniesta se blesse de plus en plus. Après avoir dû renoncer aux premiers matches du Barça en Liga cette saison, il a contracté deux blessures (en octobre et en janvier) qui l’ont écarté du rectangle vert à chaque fois durant un mois. Du coup, il n’a pas vraiment pu enchainer les rencontres. Mais face à des adversaires qui le surveillent comme le lait sur le feu, le milieu a besoin de toutes ses qualités physiques pour pouvoir exprimer au mieux ses qualités balle au pied.

Autre explication de sa baisse de forme, la longévité de l’Espagnol au plus haut niveau. Présent dans l’équipe B du Barça depuis la saison 2001-2002, Andres Iniesta en est donc à sa quatorzième année professionnelle. En outre, il a disputé plus de 500 matches avec son club de toujours avec cumulés à 102 sélections sous le maillot de la Roja. De quoi émousser sérieusement sa carcasse. Et amorcer un déclin qui semble inéluctable…

A.Haghdoust