Ligue 1: on n'a jamais vu autant de buts depuis 38 ans

Avec 2,79 buts par match en moyenne, la saison 2020-2021 de Ligue 1 connait un départ spectaculaire. Le championnat français n'a pas été aussi prolifique depuis 38 ans.
C’est peut-être l’absence de tribunes hostiles, la faim de ballon après une saison stoppée prématurément, ou tout simplement un nouveau souffle offensif. Au moment de cette trêve hivernale, le constat est en tous cas là: la Ligue 1 n’a jamais vu autant de buts depuis 1982-1983. Avec 469 réalisations inscrites depuis août, le championnat tourne à une moyenne de 2,79 buts par match. Une statistique qui confirme, en partie, l'impression d'un début de championnat spectaculaire.
469 - Soit le nombre de buts qui ont été marqués en Ligue 1 cette saison. Avec une moyenne de 2.79 buts par match, 2020/21 est la saison la plus prolifique depuis 1982/83 (2.87). Plaisir. #Opta2020 pic.twitter.com/ExlpdE9N5V
— OptaJean (@OptaJean) December 28, 2020
Finie alors la légende du médiocre 0-0 du dimanche après-midi? Depuis le début de la saison, seules neuf rencontres se sont achevées sans le moindre but, dont le récent PSG-Lille. Cela faisait 12 ans que ce total n’avait pas été aussi faible au moment de passer l’automne. Au contraire, les journées de Ligue 1 ont jusque-là été plutôt riches en cartons, puisque trois d’entre elles se sont conclues avec plus de 35 buts, dont la plus récente, la 17e, fin décembre.
Un trio de tête prolifique
Si l’exercice est aussi prolifique, c’est en grande partie grâce aux locomotives. Occupant actuellement les trois premières places de Ligue 1, Lille, l’OL et le PSG ont tous les trois marqué à plus de 30 reprises sur ces 17 premières journées. L’an passé au même stade, seuls les Parisiens avaient dépassé cette barre symbolique. La compétitivité du championnat, puisque jamais un podium n’avait été aussi rapproché depuis 2000, tire tout le monde vers le haut.
Un autre facteur est incontournable au moment d’expliquer cette recrudescence de buts: le huis-clos. D’ordinaire stériles à l’extérieur, les équipes, surtout les grosses, ressentent moins la pression du public adverse et scorent plus facilement dans d’autres stades que le leur, comme cela avait déjà été prouvé par des études cet été. Seulement sept équipes avaient marqué plus de dix fois à l’extérieur l’an passé, après 17 journées. Cette année, elles sont 14 à avoir franchi ce cap.
Une hausse du nombre de penalties
Le dernier facteur explicatif est à chercher du côté du corps arbitral. Depuis plusieurs années déjà, le nombre de penalty grimpe en flèche, plus encore avec l'arrivée du VAR. Alors qu'en 2010-2011, un penalty était sifflé tous les cinq matchs, la moyenne depuis cinq ans tourne plus autour d’un penalty tous les trois matchs. Cette saison, un nouveau sommet est atteint: 74 penalties ont été accordés, soit une moyenne de 0,44 par match. Pour 62 buts au total, ce qui contribue à gonfler le bilan global du championnat.
Longtemps cataloguée, à raison, comme un championnat aride en buts, la Ligue 1 retrouve en tous cas des couleurs, au moment où vont se rediscuter ses droits TV. À la fin de la saison 2019-2020, sa moyenne de buts par matchs (2,52) était en deçà de celle de tous les autres grands championnats européens. Désormais, elle devance la Liga (2,41), même si elle reste à bonne distances des exemples en la matière depuis des années: la Serie A (3,16) et la Bundesliga (3,15).
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