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A. Diarra : « Le titre ? On y pense »

L'ancien joueur de Lyon est conscient que son équipe peut jouer le titre... mais ne veut pas encore verser dans l'euphorie.

L'ancien joueur de Lyon est conscient que son équipe peut jouer le titre... mais ne veut pas encore verser dans l'euphorie. - -

Invité exceptionnel de Luis Attaque, Alou Diarra savoure encore la victoire de Bordeaux face à Lyon dimanche (1-0). Mais si le milieu de terrain girondin reconnaît la légitimité de son équipe dans la course au titre, ce dernier refuse de s’enflammer pour autant.

Alou Diarra, Bordeaux a réalisé un grand match dimanche face à Lyon. C’est le genre de choc que l’on aime remporter, non ?
Il y avait une super ambiance. C’est ce genre de matches que nous, les joueurs, nous aimons jouer, une rencontre à enjeu. Et puis elle s’est soldée par une victoire. Nous sommes très contents de nous être placé en vue d’une qualification pour la prochaine Ligue des Champions. C’est une place qui nous tient à cœur. On verra ensuite si on peut être ambitieux lors des deux ou trois dernières journées.

Pour beaucoup, Lyon a laissé échapper le titre en perdant contre vous.
Mathématiquement, l’OL ne l’a pas perdu, je pense. Maintenant, c’est sûr que battre les champions en titre, cela augmente le capital confiance. Cela peut nous rendre plus ambitieux sur cette fin de saison. Dimanche, on a montré de bonnes choses. On a été solide. Même quand on a subi, on a su préserver cet avantage. Historiquement, cela faisait dix ans que les Girondins n’avaient pas battu Lyon. On voulait vraiment changer cela et on a su mettre les ingrédients pour le faire.

En tant qu’ancien Lyonnais, comment avez-vous trouvé la prestation des Gones dimanche ?
Je pense que les Lyonnais ont bien vu qu’on leur a posé des problèmes dimanche. La concurrence s’est resserrée. L’écart qu’il y avait encore il y a quelques années s’est rétréci. Les Lyonnais ne m’ont pas déçu. Mais on a fait le match qu’il fallait. On les a pris à la gorge, on a essayé d’imposer notre impact physique. On a pu rivaliser avec eux dans l’engagement et on a encore vu sur coups de pied arrêtés que l’on était dangereux.

Aujourd’hui, Bordeaux est clairement candidat pour le titre de champion de France. Pourtant, il y a encore quelques semaines, vous ne vouliez même pas en entendre parler… Pourquoi ?
C’était encore trop tôt. On a eu un mois de février catastrophique durant lequel on a pris vraiment peu de points. Le championnat s’est beaucoup resserré. On est capable de finir premier comme septième. C’est pour cela qu’on a voulu être prudent. Maintenant, la donne est différente. On est à six journées de la fin. On bat les champions en titre, on sort de cinq victoires consécutives. J’espère qu’on va rester dans cette spirale positive.

Samedi, vous allez jouer la finale de la Coupe de la Ligue tandis que les autres formations de l’élite, elles, joueront la 33e journée de L1. Ce match en retard face à Rennes peut-il être un handicap pour Bordeaux ?
On aura l’avantage de voir le résultat de nos adversaires directs. Mais cette Coupe de la Ligue nous tient à cœur. C’est un objectif du club et du groupe. On va tout donner lors de cette finale. On a fait le nécessaire pour pouvoir se concentrer sur ce match et après, on pourra se replonger dans le championnat dans les semaines à venir.

Comment jugez-vous la paire que forment Laurent Blanc et Jean-Louis Gasset (respectivement entraîneur et entraîneur-adjoint, ndlr) à la tête de Bordeaux ? On sent que leur sérénité transpire au sein du groupe.
Les deux sont très complémentaires. Ils nous apportent beaucoup depuis un an et demi. Le coach est très serein, il a une énorme expérience et il nous la fait partager. Jean-Louis, lui, nous fait réagir. C’est lui qui tire la sonnette d’alarme quand il faut et tape du poing sur la table. Cet amalgame fonctionne bien et nous permet de bien vivre ensemble et de progresser. On arrive à mieux aborder ces matches à confrontation directe et ça, c’est parce qu’on fait ce qu’il faut.

Vous semblez avoir tout en main pour aller décrocher le titre de champion de France cette saison.
Il reste six journées. Il faudra garder le même état d’esprit et rester à ce niveau-là pour pouvoir prétendre gagner ce titre. Oui, mathématiquement, c’est jouable. Si on parvient à se décrocher des équipes concurrentes et qu’on est assuré d’être en Ligue des Champions la saison prochaine, on pourra vraiment penser au titre. Mais pour l’instant, on y pense… et on ne s’enflamme pas.

La rédaction