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A l'OM, ça devient corsé...

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Trois jours après la défaite contre Arsenal (0-1), les groupes de supporters marseillais ont décidé de faire la grève des encouragements ce samedi face à Ajaccio (19h). Plus personne n'est intouchable, même plus Deschamps. Ça tombe mal : l'OM n’a jamais eu autant besoin de points et de soutien.

La crise couvait depuis plusieurs semaines. La défaite concédée dans le temps additionnel, mercredi face à Arsenal (0-1), a été celle de trop pour les supporters marseillais. Par le biais d’un communiqué commun publié vendredi, tous les groupes (les Amis de l’OM, les CCS, le Commando Ultra, les Dodger’s, les Fanatics, les M.T.P., les South Winners et les Yankees) ont décidé de faire la grève des encouragements ce samedi face à Ajaccio (19h). La 15e place en Ligue 1 (avec une seule victoire en dix journées) et les prestations médiocres des Marseillais exaspèrent les tribunes désormais ouvertement.

Principale revendication de ce mouvement de protestation, à la mesure du désarroi qui s’est emparé des fans : le départ de Didier Deschamps, capitaine historique des champions d’Europe 1993, figure emblématique de l’OM. Si, du point de vue de l’actionnaire majoritaire du club, Margarita Louis-Dreyfus, et du président Vincent Labrune, l’ancien Monégasque est encore l’homme de la situation, ce n’est plus le cas pour bon nombre d’aficionados. « On est arrivés à un point de rupture, s’énerve Michel Tonini, responsable des Yankees. Aujourd’hui, ce qui ne va pas c’est l’entraîneur. Avant, quand il n’arrivait pas à tenir son équipe, il partait. Aujourd’hui, ils ont des contrats où ils doivent encaisser huit millions en cas de départ. Qu’il encaisse ses huit millions d’euros et qu’il s’en aille. Parce qu’il est en train de nous envoyer en Ligue 2. » Même Christian Cataldo, responsable des Dodgers dont le parrain est… Didier Deschamps, comprend la fronde anti « DD ». « Si un jour, il doit partir, il devra le faire. C’est la vie. Je le regretterais sans doute et je serais peut-être l’un des seuls... ».

Deschamps : « J'ai ma responsabilité »

En conférence de présence, le champion du monde 1998 ne s’est pas ému de cette grève qu’il comprend : « C’est normal qu’il y ait de la colère et de la déception. Je suis animé par les mêmes sentiments. Quand une équipe n’a pas de résultats, les responsabilités sont multiples, j’ai la mienne. J’ai toujours assumé. » Mercredi, les supporters avaient planifié une première opération en déployant une banderole : « Gerets, reviens vite ! ». Initiative finalement avortée après l’intervention musclée de stadiers. Une violente échauffourée avait suivi. La réponse devrait être cinglante ce samedi au Vélodrome. « Ils ont employé la force et on a répondu, raconte Youssef, l’un des supporters des Yankees empêchés de déployer la fameuse banderole. Samedi, des banderoles, on va en refaire au kilo. Adviendra ce qu’il adviendra... ». Seule une victoire, attendue depuis le 20 septembre, calmerait les ardeurs. Et encore, vu les circonstances, le conditionnel est de rigueur. Car l’OM n’a jamais semblé sur une corde aussi raide depuis bien longtemps.