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A l’OM, rate ton bac d’abord

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Le centre de formation de l’OM a obtenu des résultats particulièrement médiocres au baccalauréat. Sur 14 candidats, seuls deux ont obtenu leur diplôme. De quoi relancer le débat sur l’éducation des footballeurs professionnels.

L’année 2012 est une cuvée plutôt bonne pour bacheliers. 79,3% de réussite dans les filières générales, 69% dans les filières technologiques et 68,8% dans les filières professionnelles… Des chiffres qui laissant aujourd’hui rêveur le patron du centre de formation de l’OM, Henri Stambouli. Sur 14 candidats, seulement deux lauréats (dont un qui ne sera pas conservé dans la pépinière marseillaise l’an prochain), pour 12 échecs donc, soit un taux de réussite famélique de 14,3%. L’OM est décidément un club à part. Une déconvenue qui entretient le cliché tenace du footballeur « sans cerveau ».

« D’habitude, nous avions entre 60 et 70% de réussite », explique Henri Stambouli, dont le fils Benjamin porte les couleurs du champion de France, Montpellier. « Cette année, avec le championnat national et européen, nous avons mis les jeunes dans des conditions de football de très haut niveau, et cela pose forcément problème pour le scolaire, justifie le patron de la formation olympienne. Il était important d’intégrer des gamins dans l’effectif pro et nous avons misé là-dessus. Cela reste la finalité d’un centre de formation. »

88% de réussite à Toulouse, 100% à Nancy

Si l’OM fait figure de bonnet d’âne de la Ligue 1, d’autres clubs, peut-être plus rigoureux sur le suivi scolaire de leurs pensionnaires, démontrent qu’études et football peuvent aussi faire bon ménage. A Toulouse par exemple, le club de la ville rose est fier d’exposer la réussite de ses « pitchounes ». Huit lauréats sur neuf candidats au baccalauréat, 12/12 en BEP. On est bien loin des résultats abyssaux des Provençaux. La palme des têtes bien faites revient cependant à l’AS Nancy Lorraine, dont les candidats au bac affichent un taux exceptionnel de 100% de réussite.

Une consécration qui vient récompenser les efforts du club lorrain sur ce terrain. « C’est d’abord l’homme que l’on doit privilégier, souligne Rachid Maatar, patron de la formation nancéenne. Aujourd’hui, on demande des joueurs intelligents, qui ont de la réflexion. Mais où est-ce qu’on travaille la réflexion ? C’est à l’école. Et je maintiens que celui qui progresse à l’école progresse sur le terrain. » A l’heure où certains joueurs choquent par leur mauvaise éducation et leur manque de savoir (vivre), les clubs professionnels français gagneraient peut-être à intégrer ce type de discours dans leur politique de formation.

Anthony Tallieu avec JP et MBo