RMC Sport

Affaire Brandao : l’actionnaire prévient Dassier

-

- - -

Le président de l’OM a reçu cette semaine un coup de fil poli mais ferme de Vincent Labrune au nom de Margarita Louis-Dreyfus. Message : les joueurs doivent arrêter d’écorner l’image du club phocéen.

Ce n'est pas un rappel à l'ordre, mais ça y ressemble. Si l'affaire Brandao a secoué les joueurs marseillais, désireux lors de leur victoire à Rennes vendredi (2-0) de montrer leur solidarité avec leur coéquipier brésilien (Hilton, Mbia puis A. Ayew brandissant le maillot de Brandao avant le match ou après les buts phocéens), elle a aussi poussé Vincent Labrune, le président du conseil de surveillance de l'OM, à prendre son téléphone pour rappeler aimablement, mais fermement, à Jean-Claude Dassier l’une des priorités de Margarita Louis-Dreyfus depuis qu'elle a repris le flambeau de son mari Robert, décédé en 2009 : donner une image positive du club en toutes circonstances.

Or les accusations terribles qui pèsent sur le joueur brésilien, mis en examen pour viol, ne rendent pas fier d'être actionnaire de l'OM. La justice ayant le dossier Brandao en main, Vincent Labrune a surtout rappelé aux dirigeants en place que les frasques à répétition des joueurs commençaient sérieusement à agacer la patronne du club, qui a en ce moment d'autres priorités, notamment la prochaine prise de pouvoir de la holding familiale Louis-Dreyfus.

Les caprices de certains, les sorties des uns, les excès de vitesse des autres n'ont pas du tout été appréciés par Vincent Labrune et Margarita Louis-Dreyfus. Au téléphone, Jean-Claude Dassier leur a promis qu'il avait de toute façon l'intention - avant même l'affaire Brandao - de faire une mise au point avec l'effectif marseillais.

Brandao, un sujet qui divise

On comprend mieux dès lors la fermeté avec laquelle le président de l'OM s'est adressé au groupe olympien jeudi. Et on imagine que l’ancien cadre de TF1 n'a pas du tout apprécié l'initiative des joueurs marseillais ayant déployé hier le maillot de Brandao à Rennes. Avec la complicité de l’entraîneur Didier Deschamps. Entre un vestiaire majoritairement solidaire de son attaquant brésilien et la volonté de frapper fort pour montrer qu'il ne faut pas salir l'OM, Dassier va devoir trancher quand Brandao rentrera du Brésil dans une dizaine de jours.

Avec des finances plus que jamais sur la corde raide, et des perspectives peu reluisantes en la matière (effets de la suppression du DIC, perte des recettes liée à la rénovation du Vélodrome, droits TV renégociés), le président de l’OM le sait : le moment est vraiment mal choisi pour froisser « MLD », dont le soutien sera plus que jamais indispensable en fin de saison.