Angers-Monaco: pourquoi le match n'a pas vraiment été arrêté pour permettre la rupture du jeûne du ramadan

Une interruption qui n'en était finalement pas une. Les images de joueurs musulmans rompant leur jeûne du ramadan pendant la rencontre de Ligue 1 entre Angers et Monaco ce samedi ont fait réagir plusieurs personnalités de la classe politique, qui ont critiqué ce qu'ils estimaient être une entorse au principe de laïcité. Mais selon nos informations, cette pause n'a pas été validée par la LFP.
En effet, avant le début de la rencontre, les deux "teams managers" des équipes se sont mis d’accord pour profiter d’un arrêt de jeu pendant le match afin de rompre le jeûne. Ces deux responsables ont alerté le délégué de la rencontre puis ce dernier a transmis l’information à l’arbitre central, Willy Delajod. L’officiel a fait savoir son refus face à cette proposition, tout en mettant en avant le règlement de la Fédération Française de Football qui n’autorise pas l’arrêt d’une rencontre pour respecter le principe de laïcité. Selon la Ligue de Football Professionnel, à aucun moment il n’y a eu un arrêt de jeu spécifique pour la rupture du jeûne, lors de la rencontre entre Angers et Monaco.
Le jeu arrêté pour soigner un joueur
En revanche, les représentants des deux clubs ont été informés que si une "occasion réelle" se présentait pour pouvoir se désaltérer et grignoter, l’arbitre ne s’y opposerait pas. Une "occasion réelle" comme une blessure grave ou un arrêt de jeu assez long. C’est à la 13e minute que les joueurs de confession musulmane ont ainsi pu rompre le jeûne à l’occasion de la blessure du milieu angevin Himad Abdelli qui a provoqué un arrêt de jeu prolongé.
Les joueurs ont donc profité de l’occasion pour se désaltérer mais à aucun moment l’arbitre n’a arrêté la rencontre pour rompre le jeûne. Le jeu ayant été stoppé plusieurs secondes pour soigner le joueur, les officiels n'avaient aucun moyen d'empêcher les joueurs de se rapprocher de leurs bancs pour boire et manger. Le corps arbitral a donc suivi le règlement de la FFF. Cet bref arrêt a vite pris une tournure politique avec plusieurs messages d’incompréhension provenant de personnalités de droite et d’extrême-droite.
Ce n’est pas une première cette saison dans notre championnat. Lors de la 24e journée de Ligue 1 le 1er mars dernier, les joueurs de confession musulmane avait également pu profiter d’un arrêt de jeu du match ASSE-Nice à la 77e minute pour se désaltérer et donc rompre le jeûne.