"Inacceptable": la rupture du jeûne pendant Angers-Monaco prend un tournant politique

Samedi, la rencontre entre Angers et Monaco (0-2, 26e journée de L1) a profité d'un arrêt de jeu à la 13e minute pour permettre aux joueurs musulmans de rompre le jeûne du ramadan. Selon DAZN, les team managers de chaque équipe avaient obtenu le feu vert du délégué du match pour permettre cette petite collation dans le cas où la rencontre serait interrompue en raison d'un fait de match, comme ce fut le cas sur une blessue de Himad Abdelli. Des joueurs comme le Monégasque Moatasem Al-Musrati et les Angevins Zinedine Ferhat, Carlens Arcus et Yassin Belkhdim en ont profité pour se ravitailler rapidement sur le bord du terrain.
La ministre des Sports et la FFF invités à prendre des mesures
Cet bref arrêt a vite pris une tournure politique avec plusieurs messages d’incompréhension provenant de personnalités de droite et d’extrême-droite. Laurent Wauquiez, chef des députés LR, a fustigé cette scène et apostrophé la ministre des Sports, Marie Barsacq, sur X. "Match de foot interrompu à cause du ramadan: inacceptable. Plutôt que de soutenir le port du voile dans le sport, la ministre des Sports doit faire respecter la laïcité", a écrit l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Même son de cloche chez François-Xavier Bellamy, député européen et vice-président exécutif des Républicains, qui s’est dit "choqué" sur Sud-Radio ce lundi. "C’est un vrai grand moment de rupture avec notre projet français", a-t-il déclaré. "Le projet de la France est le projet d’un pays dans lequel on ne change pas notre manière de vivre à cause des coutumes et des exigences de quelques communautés que ce soit. On ne laisse pas la communauté nationale être divisée." Il a déploré une "volonté de diviser et de fracturer la communauté nationale qui vient notamment de l’agenda islamiste" et mis en garde sur "l’entrisme islamiste dans le monde du sport".
Il a invité la Fédération française de football (FFF) "hostile à ce type de pratiques" à "faire respecter sa propre consigne". Si l’interruption de la rencontre a été autorisée par le délégué du match, organisé par la Ligue de football professionnelle (LFP), la FFF rappelle en effet chaque année son opposition à l’interruption de match pour permettre la rupture du jeune comme cela est le cas dans certains championnats européens comme l’Angleterre ou l’Allemagne.
Elle invoque l'article 1.1 de ses statuts. "Sont interdits, à l'occasion de compétitions ou de manifestations organisées sur le territoire de la Fédération ou en lien avec celles-ci: tout discours ou affichage à caractère politique, idéologique, religieux ou syndical, tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale ou tout acte de prosélytisme ou manœuvre de propagande."
Plusieurs personnalités d’extrême-droite ont également dénoncé cette situation, à l’instar de Matthias Renault, député RN de la Somme, qui a adressé une lettre à la FFF en attendant son positionnement. Il a dénoncé, sur X, une décision qui "viole le principe de neutralité et de laïcité en vigueur sur un terrain de foot".