Angers-Monaco: le match brièvement interrompu pour rompre le jeûne du ramadan ?

Si l'AS Monaco a profité du faux pas de Lille pour remonter sur le podium après sa victoire à Angers (2-0) samedi, la rencontre entre Monégasques et Angevins a surtout été marquée par un moment rare. Alors que Himad Abdelli était resté au sol après s'être fait mal tout seul sur une passe à la 14e minute de jeu, le match a été interrompu brièvement, ce qui a permis aux joueurs musulmans de rompre le jeûne du ramadan.
Lors du direct, le diffuseur DAZN a indiqué que ce sont les team managers des deux équipes qui ont demandé l'accord à la Ligue de football professionnel (LFP) et plus précisément au délégué du match, lequel aurait donné son feu vert. Les joueurs concernés - notamment Al-Musrati du côté de l'ASM et Zinedine Ferhat, Carlens Arcus, Yassin Belkhdim pour le SCO - sont ainsi allés se ravitailler rapidement sur le bord du terrain, rejoints par leurs coéquipiers qui en ont profité pour s'hydrater.
Contactée par RMC Sport, la Ligue a toutefois fait savoir dans un deuxième temps n'avoir validé aucune pause spéciale pour la rupture du jeûne. Les team managers ont bien alerté le délégué de la rencontre, puis ce dernier a transmis l’information à l’arbitre central, Willy Delajod. Mais l’officiel a fait savoir son refus face à cette proposition, tout en mettant en avant le règlement de la Fédération française de football qui n’autorise pas l’arrêt d’une rencontre pour respecter le principe de laïcité. Selon la Ligue, à aucun moment il n’y a donc eu un arrêt de jeu spécifique pour la rupture du jeûne, lors de cette rencontre entre Angers et Monaco. En revanche, les représentants des deux clubs ont été informés que si une "occasion réelle" - comme la blessure d'Abdelli - se présentait pour pouvoir se désaltérer et grignoter, l’arbitre ne s’y opposerait pas. Ce qu'il s'est passé.
La FFF s'y oppose pour des raisons laïques
L'idée d'une pause spécifique en période de ramadan, instaurée chez plusieurs de nos voisins, par exemple en Angleterre et en Allemagne, ou encore en Ligue des champions, a déjà suscité le débat en France. Pour cause: la Fédération française de football (FFF) y est fermement opposée, se basant sur l'article 1.1 de ses statuts pour justifier son désaccord.
"Sont interdits, à l'occasion de compétitions ou de manifestations organisées sur le territoire de la Fédération ou en lien avec celles-ci: tout discours ou affichage à caractère politique, idéologique, religieux ou syndical, tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale ou tout acte de prosélytisme ou manœuvre de propagande", rappelle cet article.