Antonetti : « Entraîner un club avec plus de moyens »

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Frédéric Antonetti, votre nom n’a jamais été autant évoqué qu’en ce moment dans la rubrique des Transferts. Comment vivez-vous cela ?
Très tranquillement.
Faite-vous attention à ce qui se dit à votre sujet ?
Avec le temps, il y a une carapace qui se forme. On y fait attention au début, puis avec l’expérience, on prend un peu plus de recul. L’important est ce qui se passe sur le terrain.
Voir votre nom associé à différents clubs ne doit pas vous laisser indifférent…
C’est flatteur. Mais entre voir mon nom dans un journal et être contacté, il y a un grand fossé. C’est pour cette raison que je n’y prête pas plus d’attention que ça. Cela fait partie du métier. Tous les ans, ce sont les mêmes questions qui reviennent.
Un peu plus cette saison toutefois…
C’est vrai. Cela fait quatorze ans que je suis dans le milieu, j’y suis habitué.
Avez-vous avancé dans votre réflexion ? Savez-vous ce vous allez faire la saison prochaine ?
Non, pas encore.
Vous avez déclaré récemment que vous pourriez revenir chez vous, en Corse, « retrouver une fraîcheur mentale ». Êtes-vous à ce point lassé ?
Non. Mais si j’estime qu’il n’y a aucun projet qui m’intéresse dans l’immédiat, je peux faire un break. Ce projet est-il possible avec Nice ? Oui, tout est encore possible.
Quel est votre désir ?
Je ne l’ai pas caché, si on me propose un projet dans un club qui m’offre des moyens plus importants, j’irais volontiers. Autrement, je suis très bien à Nice. Voilà ma position.
Rêvez-vous d’entraîner un grand club français ?
Il n’y a pas de rêve ! Je suis très réaliste. Je ne rêve pas. Cela fait quatorze ans que j’entraîne. Si un club me fait confiance et me donne des moyens, je prendrais. Si ce n’est pas le cas, vu d’où je viens, ça ne me gêne pas.
Vous n’avez jamais eu envie d’être à la place de certains de vos confrères comme Eric Gerets, Laurent Blanc ou Paul Le Guen ?
Je ne suis pas très envieux. C’est dans mon caractère. Même si cela me ferait plaisir d’entraîner un club avec plus de moyens…
Estimez-vous avoir les épaules assez larges pour prendre les commandes d’un grand club ?
Ce n’est pas à moi de parler de mes qualités. Venez à Nice, regardez mon équipe et faite-vous votre opinion. J’ai entraîné Saint-Etienne qui était au plus mal (entre 2001 et 2004, ndlr). Il y avait une grosse pression. A Nice aussi, il y a une grosse pression.
Elle n’est tout de même pas comparable avec celle de l’OM ou du PSG ?
Peut-être. Mais peu importe le club où vous êtes, la seule question que l’on doit se poser c’est : "Est-ce que j’ai la bonne équipe pour gagner par rapport aux objectifs fixés par les dirigeants ?"
Avez-vous déjà pensé que votre caractère parfois impulsif puisse vous nuire ?
Je n’ai pas de réponse ! C’est aux décideurs qu’il faut poser la question. Moi, je ne me la suis jamais posée… (Il s’emballe) Je suis comme je suis. Les gens ont une opinion de moi sur trois-quatre images qui reviennent en boucle ! Je ne suis pas comme ça au quotidien. On se fait une opinion sur les gens alors qu’on ne les connaît pas ! Moi, je n’ai pas d’avis sur des gens que je vois trois ou quatre fois à la télévision. Je ne connais pas d’entraîneur qui n’ait pas de caractère. Sans caractère, un entraîneur ne peut pas entraîner. Chacun l’exprime à sa façon.
Dans votre attitude sur le banc, vous êtes tout de même très loin de Paul Le Guen par exemple…
Je n’ai pas la même attitude que Paul Le Guen. Paul Le Guen n’a pas la même attitude que Puel. Puel n’a pas la même attitude que Gerets qui ne ressemble pas à Blanc. Chacun a son caractère.
Vous vous êtes quand même déjà accroché avec un supporter en plein match…
Ironique) C’est arrivé une fois en quatorze ans, vous vous rendez compte ?