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Antonetti : « Rennes est à un tournant »

Frédéric Antonetti

Frédéric Antonetti - -

Le coach du club breton boucle la Semaine des entraîneurs sur RMC. Le technicien corse parle de la fin de saison, du jeu rennais, de M’Vila, Marveaux, Lemoine.

Frédéric Antonetti, quel type d’homme et d’entraîneur êtes-vous ?

Je suis un homme honnête, intègre. Je fonctionne comme je le faisais à Bastia. Les joueurs acceptent la rigueur, la discipline, je n’ai pas de problèmes comme je peux l’entendre ici ou là.

Une poignée de main refusée ou un joueur qui râle parce qu’il ne joue pas assez, c’est quelque chose qui vous fait sortir de vos gonds ?

Quand je suis en désaccord, je le dis et je peux hausser le ton. Le problème a été réglé immédiatement avec Marveaux, dans les couloirs à Bordeaux, le joueur s’est excusé, et je ne suis pas rancunier. Pour ce qui est du temps de jeu, je préfère les actes aux mots, cest mieux pour gagner des matches.

N’en n’avez-vous pas assez d’être considéré comme un « gueulard » plutôt qu’un technicien ?

Ça fait partie de mon personnage, mais ce n’est que 5%, je regrette que les gens s’y attardent, mais c’est la force de l’image.

Rennes produit-il un jeu ennuyeux ?

Cette réputation vient d’un certain Bordeaux-Rennes (0-0, 17e journée). On pourrait prendre des matches de Lille et faire les mêmes commentaires, mais on ne les entend pas. Tout ce que je peux dire, c’est que je regarde les matches et les observateurs sont devant. Ce sont deux métiers différents.

Qui sera champion ?

Le grand favori est Lille. Ils ont pris de l’avance à 10 jours de la fin, ils ont une ligne d’attaque extraordinaire. Ça va être dur d’aller les chercher. Ensuite, Marseille et Lyon me paraissent être les plus costauds. L’OM a une défense très athlétique.

Comment avez-vous pu accepter autant de départs ?

On a tout fait pour garder Sow, mais il ne rentrait plus dans notre grille de salaire. Pour Gyan, on savait qu’on n’aurait pas une autre proposition comme celle de Sunderland. Bangoura ne s’était pas adapté à ce qu’on voulait. Il a fallu évoluer sans ces joueurs et sans Marveaux (blessé), d’où notre réputation d’équipe défensive... Et puis on a récupéré Boukhari, Verhoek.

Fabien Lemoine a-t-il retrouvé son jeu ?

Depuis sa blessure, la concurrence est plus sérieuse. Il n’a pas pu faire 4 ou 5 matches avec la réserve, demain (samedi) d’ailleurs il joue contre Le Mans. Il n’est pas très loin de son meilleur niveau, mais il lui faut encore du temps de jeu.

Qu’espérez-vous pour la saison prochaine ?

On est en début de cycle, on a une équipe jeune, donc on veut garder tout le monde, et plus on sera haut au classement, plus on y parviendra. Je souhaite un ou deux renforts.

La direction est-elle prête à faire progresser le club ?

Il faut voir comment on finit, mais je pense que oui. Ce qui est certain c’est qu’on est à un tournant du Stade Rennais. Si l’équipe est disloquée, on repartira dix ans en arrière. Il ne faut pas se rater.

Yann M'Vila va-t-il rester ?

Son intérêt est de continuer à Rennes, mais il faut pour ça qu’on finisse haut.

Allez-vous prolonger Sylvain Marveaux ?

Il est en fin de contrat, on ne maitrise pas le jeu. Il partira.

Etes-vous tenté par l’étranger ?

Je suis très bien à Rennes, j’en discutais avec Pierre Dreossi. Aujourd’hui je suis dans un très bon club français, si demain certains pensent que j’ai les qualités pour entraîner plus haut, pourquoi pas. On a tous envie de connaitre ses limites.

Comment jugez-vous le travail de Laurent Blanc ?

Ce qu’il a fait à Bordeaux et ce qu’il est en train de faire en équipe de France plaident en sa faveur. C’est le football qu’on aime.